samedi 8 décembre 2007

FRENCH COWBOY "Baby Face Nelson was a French Cowboy" (Havalina Records, 2007)

Une fois les LITTLE RABBITS dissous, Federico Pellegrini s'est fendu d'un excellent disque avec Helena Noguerra sous le nom de Baby Face Nelson et Dillinger Girl, tandis que les autres membres boostaient allégrement Katerine en assurant, avec brio, son accompagnement.
Ce disque constitue le résultat de la réunion de l'un et des autres et se démarque quelque peu du registre propre aux LITTLE RABBITS. Et ma foi, le fruit des retrouvailles s'avère brillant et même bien plus que cela. On sent que ces musiciens ne sont jamais aussi bons que lorqu'ils bossent ensemble et de leur cohésion nait une grande oeuvre sous la forme de ce disque varié et classieux, aussi distingué que déjanté, aussi propre que furieusement rock'n'roll en certains endroits.
Ca débute façon western avec le superbe "Stranger". Chant racé, accompagnement sobre et dépouillé débouchent sur un titre imparable et constituent la meileure entrée en matière qui soit. Puis sur "Shake", FRENCH COWBOY poursuit sur la même voie mais en s'électrifiant ensuite pour donner à ce morceau une teinte plus nettement rock'n'roll et confirmer l'impression laissée par la première plage. On se remet à peine qu'un autre titre à la sensibilité exacerbée, "Happy as can be", enfonce le clou en imposant un folk délicat et envoûtant, Pellegrini y étant pour beaucoup avec sa voix si singulière, éprise d'émotion tandis que derrière, ses acolytes élaborent le meilleur accompagnement qui soit. Cette douceur, ce climat folk racé, on le retrouve sur "The letter U", puis c'est Gainsbourg qui est mis à l'honneur sur une adptation toute personnelle de la Ballade de Melody Nelson, sur laquelle le chant de Barbara Pissere fait joliment écho à celui du sieur Pellegrini.
L'ambiance western-folk se perpétue sur "Leather boots", tout aussi accrocheur et distingué que ses prédécesseurs, sur un rythme toutefois légèrement plus enlevé, un baryton venant ajouter encore à la superbe du morceau, puis sur l'apaisé "Second skin" qui permet au cowboy français de garder une bien fière allure.
Transition sur "Supermarket" qui délivre un garage rock direct et jouissif et tranche nettement avec le répertoire proposé jusqu'alors. Où l'on voit que le groupe convainc sur tous les plans, ce que prouve "Dis-moi", excellent titre pop-rock enjolivé par des trompettes et en sa dernière minute par des guitares nerveuses.
Le tempo retombe ensuite sur "Share", nouveau titre folk crépusculaire sur lequel les anciens RABBITS assurent des choeurs de toute beauté, puis reprend un peu de vitesse sur "Changes" sur lequel les voix entremêlées font merveille et qui entérine définitivement le statut de "grands" que ces messieurs mériteraient de posséder depuis le début de leur carrière commune.
"Puke" instaure la même délicatesse que "Happy as can be", puis "Dream" nous assène le coup de grace en nous faisant décoller par le biais de ses trompettes que des guitares discrètes et sales à la fois épaulent merveilleusement.
Arrive alors un morceau caché, "Hymne à la baise", lui aussi joliment orné et au texte...réaliste, je dirai, et particulièrement bien pensé. De surcroît, la voix de Barbara Pissere se montre parfaitement complémentaire de celle de Federico et permet à cet album qui fera date de s'achever en fanfare, de la même façon qu'il avait débuté.

Superbe disque et grand retour pour des musiciens qui en tournant une page en ont ouvert une au moins aussi intéressante. Bravo à eux.
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TRACKLISTING:
1. Stranger 2. Shake 3. Happy as can be 4. The letter U 5. La ballade de baby face Nelson 6. Leather boots 7. Second skin 8. Super market 9. Dis-moi 10. Share 11. Changes 12. Puke 13. Dream 14. Hymne à la baise



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