samedi 7 août 2010

Ian Dury - New boots and painties !! (1977, Stiff)

Premier et fameux album de l'Anglais Ian Dury, ce New boots and painties maintes fois réédité est une véritable pièce maitresse du bonhomme, au début paisible et enjôleur (Un Wake up and make love with me funky puis Sweet Gene Vincent, posé, élégant, fort d'une classe british inégalable...qui s'emporte ensuite de façon inattendue et offre une seconde partie nettement plus punky, mais mélodique, à l'effet saisissant) qui monte ensuite en puissance jusqu'à se hisser parmi les tous meilleurs albums britanniques toutes décennies comprises.

On ne s'en étonne nullement à l'écoute de I'm partial to your abracadabra, bel exemple de l'esprit de Dury, entre distinction et attitude plus "sale", et de tout le reste de cet album qui n'inclut que des titres forts. My old man, assez tranquille, permet de comprendre de façon crainte et précise où le Blur de Damon Albarn est allé puiser son inspiration, de même que Billericay Dickey, plus follichon, déjanté façon Tom Waits, guilleret aussi, qui met fin à la première face de cet opus majeur.

On en arrive donc à la face B, que Clevor Trever, mené par la basse de Norman Watt-Roy, rondelette, introduit brillamment, de façon à la fois inédite sur le plan du style, difficile à définir, et détendue dans l'exécution. Chaz Jankel y allant de son petit solo, court et décisif, mais aussi de ses envolées de claviers non-moins primordiales. Les musiciens ont trouvé une belle cohérence, ce qu'illustre également If I was with a woman, lui aussi indéfinissable; on y trouve des soubresauts funk, la nervosité du rock, des mélodies pop, mais on ne peut le catégoriser de façon précise, et c'est ce qui fait la force de Dury, qui tape dans le mille et innove en même temps qu'il synthétise ce qu'il a derrière lui en termes de courants musicaux et précède ce qui viendra après.

Arrive alors le très punk Blockheads, enragé, qui fait la nique aux Sex Pistols la même année où sort leur légendaire Nevermind the bollocks. A ceci près qu'ici, le propos s'accompagne d'envolées de Moog, signées Geoff Castle, magistrales et déglinguées.
On reste dans ce registre à l'énergie punk sur Plaistow Patricia, où le saxo de Davey Payne se distingue, et sur Blackmail man, débridé, braillard et jouissif, avec son embardée elle aussi déjantée, basée sur...le saxo ou les claviers -on ne sait plus tellement les sons qui en sortent ne ressemblent à rien de déjà entendu-, qui met fin dans la furie à un disque indispensable, historique même, que je ne peux que vous recommander chaleureusement.
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TRACKLISTING:

Side One

  1. "Wake Up and Make Love With Me" – 4:23
  2. "Sweet Gene Vincent" – 3:33
  3. "I'm Partial to Your Abracadabra" – 3:13
  4. "My Old Man" (Dury, Steve Nugent) – 3:40
  5. "Billericay Dickie" (Dury, Nugent) – 4:17

Side Two

  1. "Clevor Trever" – 4:53
  2. "If I Was With a Woman" – 3:24
  3. "Blockheads" – 3:30
  4. "Plaistow Patricia" (Dury, Nugent) – 4:13
  5. "Blackmail Man" (Dury, Nugent) – 2:14
Le Myspace de Ian Dury

Le Site de Ian Dury

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