lundi 5 avril 2010

Cocteau Twins-Garlands (1982 puis 1984 [réédition],4AD)


A l'instar de Dead Can Dance avec un premier album éponyme génial, le Cocteau Twins de Robin Guthrie et Elisabeth Frazer s'est rendu "coupable", en ses débuts, d'un opus cold absolument remarquable, unique et captivant de bout en bout, avant d'opter ensuite pour des ambiances plus éthérées et tout aussi passionnantes.
Sur ces huit titres, plus quatre issues de Peel Sessions, la voix profonde et aérienne de Liz envoûte et se marie aux guitares vrillées de Guthrie, Will Heggie portant le tout de ses lignes de basse à la Simon Gallup, froides et prenantes. On dit souvent qu'il s'agit là du Pornography des Cocteau et à l'écoute, le rapprochement n'est nullement usurpé, loin s'en faut. Les titres-phare pleuvent, avec en figure de proue un Wax and wane splendide, et l'on retrouve également, par le biais des guitares de Guthrie, le climat du Fire dances de Killing Joke. La magie opère dès Blood bitch, une boite à rythmes sèche venant surplomber l'ensemble, et l'alchimie, le style du trio impose sa singularité pour venir prendre place marmi les touts meilleurs de la vague cold d'alors. Cocteau Twins fait dans le glacial céleste (Shallow then halo) et charme autant qu'il opresse ou inquiète de par ses tonalités froides et opaques. La sensation qui se dégage de ce disque engendre une forme de dépendance, d'état "autre" dont on ne veut/peut plus s'extirper, et que prolongent irémmédiablement l'énorme Garlands, presque enjoué en comparaison du reste (quoique...) et un Grail overfloweth lancinant, leste, magique.
A peine remis, ou plutôt encore complètement imergé, dans ces compos sans équivalent, les Peel Sessions et ce Dear heart massif étendent le voyage mental (on a même parlé de "surf mental", plus tard, au moment du magnifique Heaven or Las Vegas), la plongée dans de délicieuses abimes dont le rythme s'intensifie sur Hearsay please, l'un de mes préférés, sur lequel Liz chante de façon intense et fiévreuse.
Puis sur Speak no evil, qui marque le retour à la partie studio, le tempo se modère, revenant à la trame la plus récurrente du trio, avant de s'emballer sur l'ultime morceau, Perhaps some other aeon, à l'issue duquel il n'est plus permis de douter de la personnalité singulière de Cocteau Twins, dont on verra, sur les efforts à venir, qu'elle est de plus évolutive et engendre un résultat immanquablement merveilleux, loin de tout souci de normalité et de toute démarche conventionnelle.
Indispensable, s'il était encore besoin d'en faire le rappel...
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TRACKLISTING:
1 Blood bitch
2 Wax and wane
3 But I'm not
4 Blind dumb deaf
5 Shallow then hallo
6 The hollow men
7 Garlands
8 Grail overfloweth
9 Dear heart (John Peel Session)
10 Hearsay please (John Peel session)
11 Hazel (John Peel session)
12 Blind dumb deaf (John Peel session)
13 Speak no evil
14 Perhaps some other aeon
Le site de Cocteau Twins

4 commentaires:

Madame B a dit…

Vraiment chouette ce blog! :))

PSYCHOCANDY a dit…

Merci Sophie, c'est le mien! Mais il faut que je l'étoffe plus souvent...

Madame B a dit…

c'est du boulot tous ces blogs! ; )
ça c'est le mien:
http://madame-b-music.blogspot.com/

PSYCHOCANDY a dit…

Merci Sophie ;)