mercredi 30 janvier 2008

PRIMAL SCREAM "XTRMNTR" (Astralwerks, 2000)

Bombesque, cet album de la clique de Bobby Gillespie l'est. Puissant et inspiré, entre électro (le fabuleux "Kill all hippies" qui ouvre l'album avec ses élans funky délectables), expérimentations (réussies comme sur "Pills" et ses intonations hip-hop jamais décalées) et rock crade à la MARY CHAIN ( le délicieux "Accelerator", un "Exterminator" groovy et dirty également imparable) et titres posés de haute volée comme "Keep your dreams", il s'impose comme l'un des albums majeurs de cette année 2000.
Ailleurs, tempo élevé sur "Swastika eyes" qui même électro puissante et guitares souillées avec maestria, ambiance jazzy ultra-prenante sur "Blood money", climat à la HAPPY MONDAYS sur "Insect royalty", électro instru vitriolée à la six-cordes, une fois de plus magistrale.
Puis un "Swastika eyes" bis façon YOUNG GODS, ceux de "Only heaven" ou de "Second nature". Et pour finir, "Shoor speed/Kill light", superbe exercice rock à guitares sur fond d'électro évoquant DEATH IN VEGAS avec en plus des voix floutées du meilleur effet.
Sans oublier un "MBV arkestra (if they move kill'em)" inspiré de...MY BLOODY VALENTINE évidemment, qui ne fait que renforcer le pouvoir d'attraction de l'album décrit en ces lignes.
Nul besoin d'en dire plus, l'écoute de ce disque abouti vous apportera la preuve par onze du talent intact et plus que jamais éclatant de cette troupe menée de main de maître par Gillespie, et vous amènera à vous replonger illico dans une discographie roche et fournie, à l'électisme et à la variété appréciables.
Depuis "Sonic flower groove" en passant par "Screamacadelica" et jusqu'au petit dernier, le très Stonien "Riot city blues", que du haut de gamme dans une collection dont ce disque constitue l'un des points culminants.
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TRACKLISTING:

samedi 19 janvier 2008

DINOSAUR Jr "Beyond" (Pias, 2007)

En 2006, superbe nouvelle, qui m'émut beaucoup, avec l'annonce de la reformation de DINOSAUR Jr dans sa formation d'origine (les légendaires Jay Mascis et Lou Barlow et le batteur Murph), assortie d'une première partie de Sonic Youth en décembre 2006 au Zénith de Paris, où j'étais et qui m'a permis de m'apercevoir que le trio n'avait rien perdu de sa vigueur et nous régalait encore de ses compos noisy, noyées ici dans un son énorme, jouées très fort et au taquet.
Puis cet album, donc, que dis-je, ce coup de maître, ce retour triomphal qui bottera le cul de plus d'un jeunôt et remettra les choses en place sans tarder. En onze titres, Dinosaur Jr retrouve sa place, celle qui lui revient de droit et qu'il n'aurait jamais du quitter, sur l'échiquier du rock noisy à guitares délectables et voix jouissivement flemmarde. La touche Mascis est là et Lou se fend, tout de même, de l'écriture de "Lightning bulb", superbe chanson à la Neil Young versant électrique qui n'est en fait qu'une perle parmi dix autres sur cet album étincelant.

"Almost ready" donne le ton d'emblée et annonce la couleur générale de l'opus: rock, truffé de guitares géniales, mélodique et fonceur, bruyant comme on l'aime et comme on l'a toujours aimé. Ce titre est un tube dopé par les solos à la Jay, parfaitement complété par "Crumble", merveille poppy qui nous confirme qu'on est ici en terrain conquis tant ils reflète l'identité du trio. Je devrais d'ailleurs m'arrêter à chaque titre, cet album l'exige et le mérite. Mais pour préserver l'intérêt et l'attrait de la découverte, je me contenterai d'évoquer les 6 minutes endiablées d'un "Pick me up" ou d'un "This is all I came to do"à la "Where you been", la délicatesse et l'intensité de "Back to your heart" (Neil Young est encore présent dans les esprits sur ce titre en forme d'hommage magnifique), l'énergie d'un "Been here all the time" qui aurait brillament figuré sur "Bug", ou encore les guitares massives de "It's me".
Puis plus loin, ce bijou pop qu'est "We're not alone", qui nous offre une jolie accélération sur la fin, la finesse de "I got lost" où Mascis chante comme jamais, avec une émotion et une sensibilité qui portent ce morceau vers les sommets.
Puis pour finir, le superbe "Lightning bulb" signé Lou, et un "What if I knew" poppy aux envolées de guitare célestes qui mêle parfaitement élans pop et touches de rock plus sauvages, tout en confirmant la diversité d'un opus d'ores et déja indispensable et historique dans le sens où il s'agit de "celui de la reformation". Espérons, vu le niveau d'ensemble, qu'il ne soit pas le dernier.

Superbe.
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TRACKLISTING:
1.Almost Ready 2.Crumble 3.Pick Me Up 4.Back to Your Heart 5.This Is All I Came to Do 6.Been There All the Time 7.It's Me 8.We're Not Alone 9.I Got Lost 10.Lightning Bulb 11.What If I Knew

vendredi 18 janvier 2008

THE PSYCHEDELIC FURS "The Psychedelic furs" (Edition remastérisée de l'album paru en 1980. Sony, 2002)

En débarquant après la vague punk et au début de la new-wave, les PSYCHEDELIC FURS de Richard Butler, chanteur à la voix Bowiesque, eurent l'occasion de réaliser un parfait compromis entre les deux et ce premier album en constitue le parfait reflet, de même que l'un des disques les plus marquants de ce début d'une décennie si prolifique en terme de musique. Ce n'est donc pas un hasard si Steve Lillywhite et Martin Hannett sont simultanément partie prenante de la production de cette oeuvre majeure.
Ce disque, comme il est écrit au verso, fut d'ailleurs appelé "The beautiful chaos" par les fans de l'époque et l'écoute des titres présentés ici illustre bien cette appelation.
Les PSYCHEDELIC FURS partent de l'énergie punk d'alors pour la mêler à une certaine classe new-wave, et composent des morceaux soit intégrant ces deux options, soit appartenant plus clairement à l'une ou à l'autre.
"India" qui ouvre l'album se pose en parfait exemple de "mix", de pont entre les deux décennies, avec son intro et ses séquences new-wave baignées dans un rythme et un esprit très punk, alors que les deux tubes imparables "Sister Europe" et "Imitation of Christ" se situent plus délibérément côté new-wave pure et dure. Butler y chante magnifiquement et l'accompagnement délivré par ses collègues est de toute beauté. On retrouvera d'aileurs ces deux titres sur la compilation "All of this and nothing" qui regroupe les titres-phare du groupe, s'avérant d'ailleurs trop courte pour tous les inclure.
Ailleurs, "Fall" et "Pulse" donnent dans le punk et rappeleraient même les Stooges de Funhouse avec ce saxo très présent et déterminant dans la construction de l'identité du groupe même si ses interventions sont parfois contestables, les morceaux se sufisant à eux-mêmes en termes de qualité. La basse de Tim Butler, épaisse et en relief, donne à quelques morceaux des allures post-punk anticipées, apparaisant en tout cas dès le lendemain de la fin la vague punk.
Du coup, on est en droit de se demander si ce disque ne serait tout simplement pas le tout premier opus post-punk, tant ses compos rappellent les travaux de certaines formations actuelles. Beaucoup de titres évoquent d'ailleurs ce courant, dont "Pulse" et "We love you", de même que "Wedding song" et son rythme assénné. "Blacks/Radio", sur plus de six minutes, animé par les guitares inspirées -c'est une constante chez le bonhomme- de John Ashton, ferait d'ailleurs pâlir nombre de groupes actuels, pourtant plutôt bons, se réclamant de la mouvance post-punk. De même que la dynamique du neuvième et dernier titre de l'album, "Flowers", a du en inspirer un certain nombre.
Du côté des titres bonus, du tout bon également, à commencer par "Susan's strange", très new-wave, distingué et sur lequel la voix de Butler prend toute son ampleur, puis un "Soap commercial"...post-punk, aussi tubesque que les titres "non-bonus" du disque.
Puis pour finir, une b-side, "Mack the knife", et la démo de "Flowers". Le premier fortement new-wave, baigné dans les guitares d'Ashton, le second en version plus dépouillée, digne du même intérêt que son pendant studio.

Une pierre angulaire de la "fusion" punk/new-wave, donc, et un précurseur de ce qui suivra ....plus de vingt années plus tard. Superbe disque.
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TRACKLISTING:
1.India / 2.Sister Europe / 3.Imitation of Christ / 4.Fall / 5.Pulse / 6.We Love You / 7.Wedding Song / 8.Blacks/Radio / 9.Flowers / 10.Susan's Strange / 11.Soap Commercial non-lp b-side) / 12.Mack the Knife / 13.Flowers (demo)

lundi 14 janvier 2008

MELIAN ON MAY "Half a noise" (2008, autoproduit)

Après un "Arty" déja excellent, les bretons de MELIAN ON MAY confirment sur ce second album qui, en plus d'offrir pas moins de dix-sept titres, offre une collection renversante de titres lo-fi variés et d'énorme qualité. Et si l'on pense immanquablement à certaines prestigieuses références en la matière (Pavement, Sebadoh, Robert Pollard et donc Guided by Voices, entre autres...), le résultat se veut personnel et c'est d'ailleurs ce qui honore le groupe, en plus de la valeur de ses compos: la recherche d'un son qui lui appartient.
C'est donc en bonne voie et l'écoute de ce disque aussi passionnant que joliment "débraillé" en certaines occasions (j'entends par là savemment déconstruit) nous le confirme aisément.
MELIAN ON MAY excelle autant dans le registre chanté que sur ses instrumentaux desquels émergent une ambiance saisissante et encore une fois, il est impossible de distinguer tel ou tel titre, un peu d'ailleurs comme sur les albums des groupes cités en référence. L'ensemble se suffit à lui-même et affiche une cohérence surprenante et si l'auditeur avoue de temps à autre des préférences, ici, c'est l'intégralité de l'oeuvre qui retient l'attention et captivera forcément l'amateur de lo-fi sans qu'il mette le moindre titre en avant.
De surcroît, MELIAN ON MAY sait faire dans la légèreté, en atteste un morceau comme "Sacred girl", dans le sauvage plus plombé ("Firebolt's secret"), dans l'intriguant (les voix de "Lake of tears"), le fonceur ("An iron storm") et dote donc son opus d'une diversité qui ne fait qu'ajouter à son pouvoir d'attraction.
On trouve aussi des morceaux de folk électrifiés ("Elwë") ou plus acoustiques ("Hale subject"), ou d'autres sur lesquels une trame noisy vient salir l'ensemble de fort belle manière ("Time to move").
Un morceau déliceusement noisy de plus de six minutes, "Monopole 001: the chaos theory", s'offre à nous en fin de parcours et parvient à réveiller en nous les sensations que suscitaient les premières oeuvres de SONIC YOUTH et leurs climats si prenants.
Pour conclure donc et en ajoutant à cela un "Half a noise" inaugural de qualité supérieure (voix superbe et guitares envoûtantes), on obtient un disque qui confirme que nous n'avons plus besoin d'aller chercher la qualité hors de nos frontières; MELIAN ON MAY se charge de nous le rappeler et le fait avec brio sur cette nouvelle réussite probante à souhait.
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1.Half a noise 2.Firebolt's secret 3.The irish song 4.Lake of tears 5.Legends 6.Dawn of change 7.An iron storm 8.Air out 9.Sacred girl 10.Little thing 11.Elwë 12.Hale subject 13.21 14.Time to move 15.Monopole 001: the chaos theory 16. Asian 17.Redneck+ultra

http://www.myspace.com/melianonmay