mercredi 17 décembre 2008

BLACK TAMBOURINE "Complete recordings" (Slumberland Records, 1999)

Originaire de Washington et composé de membres de Whorl et Velocity Girl, BLACK TAMBOURINE, malgré une carrière éphémère, aura marqué la scène indie-shoegaze avec ce recueil de la totalité de ses enregistrements.
En effet, s'il ne contient que dix titres, cet album n'en décèle pas moins autant de pépites shoegaze bien noisy, réminiscentes de MY BLOODY VALENTINE et bian ancrées dans leur époque, à savoir ces fameuses 90's réputées pour leur scène fournie et créative, riche en bruitisme et en guitares souillées.
Ici, dès "For ex lovers only", voix féminines éthérées et rythme lourdaud, associées donc à ces guitares noisy à souhait, font la différence dès les premiers instants, de même que sur "Black car", second titre plus "flemmard" et tout aussi bon. Puis "Pack you up", mid-tempo sans failles, confirme la valeur de l'opus en question en nous offrant au passage de bien beaux déchainements guitaristiques estampillées 90's. Et si le groupe avoue en tout premier lieu l'influence des frères Reid, ses titres sont plus proches du shoegaze de la troupe à Kevin Shields que du rock noisy des deux écossais hautains et géniaux.
"Can't explain " et "I was wrong" haussent le rythme, notamment le second à la batterie rapide, la voix ne se départissant jamais de son débit posé et mélodique, bien qu'elle s'enhardisse quelque peu sur "Throw Aggi off the bridge", lui aussi plus alerte et laissant la part belle à ces guitares furieuses et dressant un mur sonique allêchant.
Après cela, le tranquille et saccadé "Drown" amène un climat plus hâché donc, "We can't be friends" renouant avec des élans plus "speed" et réinstaurant ces couches de guitares qui évoquent par instants le fabuleux Psychocandy de THE JESUS AND MARY CHAIN.
Enfin, "By tomorrow", calme et zébré de stridences instrumentales fulgurantes, puis "Pam's tam", lancinant et répétitif, obsédant même, achèvent ce disque significatif avec brio.

Significatif, et à posséder pour tout amateur de shoegaze "d'époque".
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TRACKLISTING:
1. For Ex-Lovers Only
2. Black Car
3. Pack You Up
4. Can't Explain
5. I Was Wrong
6. Throw Aggi Off The Bridge
7. Drown
8. We Can't Be Friends
9. By Tomorrow
10. Pam's Tan

http://www.myspace.com/btambourine

lundi 15 décembre 2008

TH' FAITH HEALERS "Imaginary friend" (Too Pure, 1993)

Puisqu'on est dans le rock noisy, restons en territoire de prédilection avec cet album des TH'FAITH HEALERS, de Londres, sorti durant ces années 90 bénies pour le rock à guitares crissantes.
Basant son univers sur des mélodies pop-rock défigurées par des six-cordes, donc, loquaces et crades à souhait, le groupe nous livre là un second album parfait, entre ritournelles pop secouées par des déflagrations soudaines et intenses ("Kevin"), rock destructuré gorgé de ces instruments jouissifs, supportés par une basse rondelette et un chant féminin séduisant ("Sparkling chime"), rock noisy à l'allant contagieux ("Heart fog" et ses trainées noisy assez Pixiennes, soulignées par des plans de guitares nettement plus cotonneuses, superbe!).
A chacun des sept morceaux que recense ce disque, on est immédiatement captivé par les sonorités corrosives et parfois poppy, comme sur "See-saw", massif et toujours enjolivé par ces vocaux féminins qui créent un contraste plaisant avec le côté brut de l'instrumentation.
Côté pop-rock au rythme vif, traversé par des grattes soniques et tranchantes, "The people" produit lui aussi un effet monstre, trouvant aussitôt après en "Curly lips" son parfait pendant "pesant", ce titre alternant avec adresse moments de sérénité apparente et pont bruitiste bien dosé.
Et en guise de dernier titre, "Everything, all at once forever" impose vingt minutes d'un rock complètement instinctif, écrasé par le fracas des guitares, d'où émergent avec peine les voix et qui ressemble fort à un "Diamond sea" en plus furieux encore. Magistral!
Pour conclure, je n'hésiterai pas à dire que ce disque est parfait sur tous les points et constitue un standard de rock noisy au même titre que les albums de SONIC YOUTH ou des PIXIES, pour ne citer qu'eux.
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TRACKLISTING:
1. Sparklingly Chime
2. Heart Fog
3. See-Saw
4. Kevin
5. People
6. Curly Lips
7. Everything, All at Once Forever
http://www.myspace.com/thfaithhealers

Drive With a Dead Girl "First LP" (Autoproduit, 2008)

Friand de rock noisy et sauvage, me voila comblé avec ce premier album d'une formation lilloise à l'image de beaucoup d'autres en France; peu connue, et malgré cela d'un niveau impressionnant.
En effet, et ce dès le titre d'ouverture, "Sexy intro", les nordistes développent une trame noise fracassante (et fracassée, jouissivement fracassée), qu'ils parsèment en certaines occasions d'intonations plus légères comme sur "Honey for the audience", second titre de ce LP. On croit entendre un SONIC YOUTH dans ses moments les plus débridés, ou Sebadoh sur ses plages les plus extrêmes...et on se régale. Voix "wild" entremêlées, guitares tantôt furieuses, tantôt plus "douces" si tant est que l'on puisse employer ce terme, rythmes changeant et toujours judicieux dans leurs brisures, ambiances prenantes à souhait constituent l'essentiel de ce premier jet plus que réussi.
Sur "Rows of liquid eyes", dérapage noisy et climat plus serein (quoique...) cohabitent avec bonheur, le morceau partant ensuite dans une embardée d'abord galopante puis qui se termine en orage noisy délectable.
Cette tension, cette urgence et ces loopings noisy, DRIVE WITH A DEAD GIRL en fait ses principaux atouts, permettant par ce biais à des morceaux plus "poppy" comme "Dead heroes" de susciter un vif intérêt.
On pourrait d'ailleurs faire l'éloge de chaque titre de cet album, le contenu méritant largement que l'on s'arrête à chaque morceau, mais on préferera, pour faire court et précis, vous recommander l'écoute à haut volume de ce trésor bruitiste, d'ailleurs téléchargeable via le myspace de DRIVE WITH A DEAD GIRL.
Entre un "No flowers-Botched body" presque pop, doté de guitares assagies et chatoyantes, un "Tcha tcha tcha" sauvage et saccadé et un "Yeti's roar" à la limite du hardcore, avec ce chant féminin déchiré auquel on ne peut résister et qui oscille entre sauvagerie et élans plus mélodiques, rien ne flanche sur ce disque.
Ou plus loin, un "Monkeys on TV" qui nous offre lui aussi cette superbe ambiguité vocale, un "Fuckin political" constitué de deux parties distinctes et opposées, et un "Bella cenda" alerte, sur lequel la voix se fait exclusivement braillarde pour le bonheur de nos écoutilles émoustillées par la qualité du résultat.
Et pour finir, une "trilogie" allant d'un "Robots robots robots" presque...robotique en son début, et délivrant de très jolies mélodies ensuites, vitriolées bien sur par ces guitares "dirty" comme on les aime, à "Thirteen" et son opposition dissonance/mélodie, pour aboutir à un "You endless" qui monte en puissance pour exploser ensuite et s'achever dans un fracas vocal et instrumental plus que bienvenu.
Bref, inutile d'épiloguer, cet album est une réussite totale et un véritable exhutoire, et donnera à coup sur à ses géniteurs les moyens de 's'imposer, voire même d'aller titiller les autres formations de la même mouvance, tout en trouvant une place de choix dans notre scène.
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TRACKLISTING:
1. Sexy intro 2. Honey for the audience 3. Rows of liquid eyes 4. Dead heroes 5. C 6. No flowers-Botched body 7. Lonely road 8. Tcha tcha tcha 9. Yeti's roar 10. Monkeys on TV 11. Fuckin political 12. Bella cenda 13. Robots robots robots 14. Thirteen 15. You endless

dimanche 14 décembre 2008

Translogic "Seven souls" (Reverb Worship, 2008)

Déja à l'initiative de nombreux projets à caractère exprimental, dont l'obscur GRISUMBRAEVANETHRA chroniqué sur ce blog, l'anversoise Kasja Noova s'illustre à nouveau sur cet album de TRANSLOGIC, certes moins basé sur l'improvisation que le "Ethrasilene" mais d'esprit délibérément libre et aventureux, bien éloigné de toute démarche "classique".
Sur les neuf morceaux de "Seven souls", TRANSLOGIC réitère, sur des formats bien plus courts comme "Still" ou "Traces", les essais de GRISUMBRAEVANETHRA en teintant cependant le premier de ces morceaux d'une couleur jazzy très free, déchirée et expressive.
C'est aussi le cas sur "Scratching", animé par un saxo presque mutique, la noirceur perceptible chez l'autre projet se voyant en l'occurence quelque peu atténuée au profit d'une atmosphère légèrement plus chaleureuse, quoique tout aussi inquiétante et intriguante dans ses sonorités.
Puis "Umbrae" et "Joy" développent un climat similaire, teinté de bruits et de voix aussi envoûtants que générateurs d'un sentiment s'apparentant à de la peur.
S'ensuit un "White pants" presque joyeux au vu de ce qui le précède, court et marquant, porteur d'une belle mélodie vocale, sur fond de "noises" presqu'aquatiques.
Autour de ces morceaux, on trouve une chanson, "The call", presque trip-hop, enfantine sur son intro, qu'un groupe tel que Massive Attack aurait grandement appréciée, plus que réussie et ornée de boucles sonores remarquables, et un "Secrets" à la voix noyée, aussi sombre que symphonique, lui aussi magnifique. On remarque d'ailleurs, sur ce morceau, l'habile alliage de deux chants, qui apportent un plus à ce disque déja captivant.
Et pour finir, "Pure three" renoue avec ces élans jazzy très free, sobres et dépouillés, dépaysants et qui engendrent, cette fois, une certaine paix intèrieure.
Merveilleux disque donc, à l'image de la plupart des oeuvres émanant de cette artiste belge et de ses collègues.
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TRACKLISTING:
1. Still 2. The call 3. Traces 4. Scratching 5. Umbrae 6. Joy 7. White pants 8. Secrets 9. Pure three

http://www.myspace.com/translogic1

GRISUMBRAEVANETHRA "Ethrasilene" (Believe / Krautnoise, 2008)

Originaire d'Anvers, Bruxelles et Toulouse, et constitué des musiciens suivants: Erik.A ( Dogma , Gravity ...) : guitar; Fred.A ( i is me , souththirtytree, Imagine This)) : guitar; KasjA ( Translogic , souththirtytree ,katakuma , imagine this , besos y fuego ,
NaRocka ): voice, lyrics, mouthharmonica, GRISUMBRAEVANETHRA est donc un trio...expérimental, comme semble l'indiquer sa composition et les instruments qu'utilisent ses trois intervenants. A l'écoute, ce côté expérimental occupe et domine, assombrit même, la totalité de l'album, auquel il donne par ce biais une identité plus que marquée. On pense aux early SONIC YOUTH, à ces ambiances obscures et malsaines qui ornent "Bad moon rising" ou "Evol". La différence étant qu'ici, ce côté grinçant, dissonant, à la limite du narratif au niveau du chant, ne laisse place à aucune autre coloration musicale.
En effet, ce climat à la fois exigeant et prenant se suffit à lui-même et ne peut tolérer une quelconque "intrusion", la survenue de quelque clarté ou d'une mélodie dont émanerait un tant soi peu de lumière ou de joie.
Bruitiste, développant de longues plages intriguantes dont on ne peut décrocher, usant à l'occasion de voix que l'on jurerait sorties de l'au-delà, ce disque est de ceux qu'il faut certes aller chercher, de ceux même qui viendront à bout de tout effort d'assimilation de la part de l'auditeur un tant soi peu timoré.
Mais dès lors que l'on se donne la peine d'appréhender cet univers aussi déroutant que passionnant, ténébreux et qui se veut le parfait reflet de nos états d'âme les plus extrêmes, il devient impossible d'en sortir et ces soixante-dix minutes, si elles vous ébranlent quelque peu à l'écoute, vous donnent au final et au fil de l'écoute, et en parfait exhutoire, une sérénité nouvelle, et l'envie de se replonger dans cette abîme sans fond pour y puiser de quoi se ressourcer.
Sur les sept morceaux présentés ici, il est bien évidemment inutile et malvenu d'en distinguer un, ceux-ci s'imbriquant et formant un tout dont aucun ne peut être détaché.
Un disque unique donc, générateur d'une certaine dépendance pour qui saura le "dompter" et y trouver ce qu'il détient, tout en s'imprégnant de ses atmosphères dénuées de toute couleur chaude.
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TRACKLISTING:
1. Joseph K 2. A special prayer 3. Abracadabra 4. The difference 5. July the 6th 6. Ethrasilene 7. The end

http://www.myspace.com/grisumbraevanethra


CLARA CLARA "AA" (Sk Records, 2007)

Après MARVIN, issu de Montpellier, et sa tran-noise de folie, Lyon et Dijon nous "sortent" CLARA CLARA, trio clavier/basse/batterie tout aussi frappadingue et génial, qui aligne ici onze titres nommés en Français et plus de quarante minutes de bonheur auditif. Le tout dans un esprit décalé et se situant à l'écart de toute norme reconnue, ce qui est tout à leur honneur et ne fait qu'ajouter à leur intérêt.
Entre élans math maitrisés, poussées noise, chant sous forme de cris hallucinés ("observe ta colère"), envolées de clavier tantôt spatiales ("bravo princesse") tantôt débridées ("baise main"), basses ominiprésentes et groovy en diable (ce même "baise main", l'intro de "nous les plus que respectons") et batterie percutante, aux rythmes changeants et souvent assénés, l'alchimie entre ces différents éléments fonctionne à merveille et donne lieu à une "mixture" unique et par conséquant, à un album magique .
Du fracas introduisant "nous les plus que respectons" à la partie plus aérienne qui lui succède à "alors que tout sépare", court et vivace, en passant par le saccadé "champion" pour aboutir à "...", presque posé avant que ce chant génial et épris d'une douce folie ne survienne, ce disque ne dévoile que des merveilles instrumentales inspirées et captivantes.
Et si l'on poursuit l'aventre, ce trip sonore pour le moins singulier, on tombe sur "les forces de l'amour" qui nous offre une diversité de rythmes appréciable, et ce sans jamais s'égarer, puis "tremble minable" animé par cet allant instrumental parfaitement tenu.
Et pour finir, "bravo princesse", à la fois fougueux et cosmique, puis "s'il vous plait", emmené par ce clavier en boucle dément, nous offrent eux aussi leur moment de plaisir tout en asseyant la valeur d'un album tout simplement génial.

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TRACKLISTING:
01. Ob­serve ta co­lère 02. Baise main 03. Nous les plus que res­pec­tons 04. Alors que tout sé­pare 05. Les pleins suc­cès 06. Cham­pion 07. ... 08. Les forces de l'amont 09. Tremble mi­nable 10. Bravo prin­cesse 11. S'il vous plaît


http://www.myspace.com/claraclaraband

samedi 20 septembre 2008

DOPPLeR "Songs to defy" (S.K. Records, 2008)

Amateurs de noise, réjouissez vous! Après BASEMENT et son "Everything gets distorted" (sans parler des nombreaux albums noise sortis depuis), les lyonnais de DOPPLeR nous livrent en ce mois de septembre un album de grande classe, d'obédiance noise certes, mais qui inclut ça et là ("We are not sick", entre autres...), des plans math-rock parfaitement complémentaires du reste. A l'image donc, de BASEMENT ou de SLEEPPERS, DOPPLeR, en tout juste sept titres détonnants, massifs et mélodiques à la fois ("New balls" et ses petites sonorités guitaristiques chatoyantes) signe un disque définitif, aussi concis que marquant. Une oeuvre tendue et ramassée, mordante, acérée...captivante.
Guitares furibardes, voix criées ou samplées (toujours judicieusement placées et souvent d'un apport non-négligeable , rythmes tour à tour alertes et lourds ("6 centimètres"), idées à la pelle (ce même morceau et son break math-rock bien senti, les ambiances contrastées de "The coming out", superbe morceau de fin de plus de dix minutes); tout est là, toutes les conditions sont réunies et de l'imbrication de ces éléments nait un album qui se situera d'emblée parmi les meilleurs, sur le plan international, de cette année 2008.
Ceci tout en maîtrisant les longs formats (la quasi-totalité des morceaux dépasse les 5 minutes...) et donc en se montrant convaincant sur l'intégralité des sept plages, lesquelles forment un tout dont aucune n'est dissociable.
En outre, le nostalgique de notre scène des années 90, avec entre autres CONDENSE ou BASTARD, ou encore PORTOBELLO BONES, trouvera en ce disque un parfait panorama, remis au goût du jour et "façon DOPPLeR", de ce qu'il pouvait chérir chez ces formations aujourd'hui disparues.
Pour conclure, un opus de classe internationale, puissant et émotionnel à la fois, mais aussi, et surtout, complètement indispensable.
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TRACKLISTING:
1. We are not sick...
2. My third life, minimum!!!
3. New balls
4. 6 centimètres
5. ...we don't need help
6. Il manifesto
7. The coming out

www.myspace.com/personnenedanse


mercredi 6 août 2008

TWIGS "Epicure" (Endearing records, 2001)

Venus de Bergen en Norvège, les TWIGS montrent que dans ce pays, on peut faire honneur au 90's et, partant de leurs influences bien ancrées dans cette époque (Pixies, Sonic Youth, Breeders, Hole et PJ Harvey), nous livrent un album magnifique et noisy en diable, agrémenté de mélodies imparables. Il en résulte des titres de haute volée, tous marquants et variés dans leurs climats mais ayant pour trait commun leur versant délibérément noisy-pop. Energie et mélodie font mieux que bon ménage et on se délecte de ces guitares appuyées, de ces rythmes francs et parfois plus pondérés. Il me serait d'ailleurs bien difficile de distinguer tel ou tel titre tant les morceaux présents ici se suffisent à eux-mêmes, tant chacun possède son identité et un pouvoir d'attraction impressionnant. Formant donc un tout cohérent et captivant. Ecoutez donc ne serait-ce que les fulgurances et les stridences de "Trouble me too", l'allant du titre d'ouverture "Divulge" sur lequel on découvre la superbe voix de Katy Penny, chanteuse-bassiste de ce groupe dont je ne peux que m'étonner qu'il ne soit pas plus connu, compte tenu du fait qu'il exerce depuis le milieu des années 90. Un chant féminin qui, il faut le dire, suscite chez nous "messieurs" un vif émoi, digne de celui qui émane des organes des chanteuses des groupes précités.
Ce album, il est impossible de ne pas l'écouter dans son intégralité. Chaque titre met à genoux et donne irrémédiablement envie d'écouter le suivant. On passe ainsi du rock galopant de "Phantonemesis" à un "Slumber" délicat tout en restant menaçant, ou d'un "Thalassa bogey" long format massif et explosif à un "Trouble me too" poppy et magistral, zébré, donc, par ces excès évoqués plus haut. Et pas un moment, l'intérêt ne faiblit, bien au contraire, même sur des titres plus longs comme "Galleon song", posé mais déchiré par de délicieuses envolées noisy.
Comme la suite est du même niveau ("Eleven" et son climat tout en retenue...qui finit par s'emballer joliment, "Small" et son côté Breeders très prononcé, chatoyant...puis "Epicure" et ses guitares percutantes, comme souvent, alliées à ce chant charmeur et à un rythme fonceur, de même que "Ego Valentine", standard noisy que je ne saurai que trop vous recommanderet qui prend fin sur un orage noisy façon SONIC YOUTH).
Et pour finir, "Mirror image", calme et ombrageux et qui n'est pas sans rappeller, justement, l'ambiance des premiers Sonic Youth ou de certains titres de PJ Harvey.
Superbe album, point barre.
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TRACKLISTING:
1. Divulge - 2. Phantonemesis - 3. Slumber - 4. Thalassa Bogey - 5. Trouble Me Too - 6. Galleon Song - 7. Eleven - 8. Small - 9. Epicure - 10. Ego Valentine - 11. Mirror Image

samedi 5 avril 2008

WAREHOUSE "Escape plan foiled" (Darenne, 2008)

Qu'il est bon de retrouver nos Franco-Gallois de WAREHOUSE, de surcroît avec un album de grande classe, qui surpasse le premier effort, pourtant déja excellent, du groupe basé à Paris.
Dès le tubesque "Parasite" qui inaugure les débats, on pense à FUGAZI, de même que sur le troisième titre, "Cassette compilation superstar", tandis qu'autour de ces titres marquants, le groupe dévoile une identité propre marquée...et marquante, comme par exemple sur le saccadé et rythmé "We free kings". La voix de David envoûte à nouveau et la folie instrumentale des ses compères en assure le parfait contrepoint, tout en batissant une trame sonore du meilleur effet.
On a ensuite droit à un titre plus atmosphérique et tout aussi probant, "The reluctant kamikaze", aux climats tendus et qui se base sur une alternance habile entre moments de quiétude et explosions sonores, rejoignant en cela leurs compères de SONS OF FRIDA, puis à un morceau qui m'évoque les CRAMPS et le BLUES EXPLOSION dans sa façon de défricher, mais aussi du point de vue vocal; "Bathroom man". Une autre réussite, sur laquelle la formation se permet en outre d'utiliser...un banjo, me semble t-il.
Superbe intro basse-batterie ensuite sur "Teenage fuckup", entraînant et bondissant, fantaisiste aussi façon BANANAS AT THE AUDIENCE, puis superbe dualité vocale sur "Catchee monkey", massif et doté d'un orgue décisif.
Retour à un climat noise sur "Chargehand", dans un premier temps, avant que ce morceau ne prenne des inflexions dansantes..et vienne s'ajouter à la -longue- liste des réussites audibles sur ce nouvel album. Tout en gardant ce côté noise-noisy séduisant au possible.
"Take me black hole" impose ensuite un tempo plus direct, limite punk-rock, tout en confirmant la variété du disque et en nous régalant de ces sonorités dont WAREHOUSE a le secret. Puis "Exit" renoue avec le versant saccadé des parisiens, qui leur sied à merveille et contribue grandement à leur valeur, leur identité et leur pouvoir d'attraction.
Enfin, et en guise de dernier titre, un "Unemployed/Unemployable" court et direct vient achever l'album de la meilleure des façons et en fanfare bien sur, comme celui-ci avait d'ailleurs commencé.
Super album donc, mais j'avoue ne pas être surpris tant la qualité du groupe n'est plus à démontrer. A écouter jusqu'à plus soif!
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TRACKLISTING:
1. Parasite 2. We free kings 3. Cassette compilation superstar 4. The reluctant kamikaze 5. Bathroom man 6.Teenage fuckup 7. Catchee monkey 8. Chargehand 9. Take me black hole 10. Exit 11. Unemployed/Unemployable

vendredi 8 février 2008

THE MAGNETIC FIELDS "Distortion" (Nonsuch records, 2008)

Après deux albums certes attrayants mais un peu mollassons et surtout trop dispersé pour "69 love songs" et ses trois volumes inégaux, MAGNETIC FIELDS revient avec un album à l'image de ceux des RAVEONETTES et des WARLOCKS parus il y a quelques mois; impur, souillé, crade et mélodiquement magique, inspiré par un duo qui, lorsqu'il nourrit la réflexion et le travail de tels groupes, leur permet d'atteindre le meilleur.
C'est le cas ici avec ce "Distortion" bien nommé, qui nous offre des morceaux imparables, tels ce "California girls" que les frères Reid doivent se passer en boucle sans en dire un mot à qui que ce soit. La pureté des voix féminines ("Please stop dancing") vient contrebalancer joliment le timbre masculin et exhale par la-même un parfum enivrant de MY BLOODY VALENTINE, autre "revenant" de l'année passée, tout en s'opposant par ce côté clair et limpide à la saleté jouissive des guitares. Le rythme peut se faire lancinant ("Till the bitter end" et ses voix, encore, à la Bilinda Butcher) ou plus appuyé ("Too drunk to dream"), parfois quasi-inexistant ("Courtesans", treizième et dernier morceau de l'album); la qualité est immanquablement au rendez-vous et il s'avère impossible de ne pas succomber à ce déluge de guitares Psychocandiennes, au gimmick hyper accrocheur de "Three-way", à un "Old fools" qui lui aussi nous ramène en 1985 et nous forcerait presque à entrevoir Bobby Gillespie taper nonchalemment, en position debout, sur ses fûts. Ou encore à ce "Xavier says" à la MY BLOODY VALENTINE, qui montre d'ailleurs la voie à suivre -et ne doutons pas qu'il sache la suivre- au groupe irlandais récemment reformé.
Que dire de plus? Cet album se vit, s'use jusqu'à ce qu'au lieu des guitares, ce soient nos oreilles qui crissent, et vient trouver une place amplement méritée au côté des oeuvres des formations précitées. Bravo donc à Stephen Merritt et son groupe, qui s'il ne nous a pas toujours amplement satisfaits et se perdant dans des concepts certes originaux mais générateurs d'inégalité qualitative, parvient cette fois à nous émerveiller et signe un disque que l'on peut d'ores et déja considérer comme l'un des plus brillants de cette année 2008.
Superbe et indispensable, cette fois.

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TRACKLISTING:

1. Three-Way 2. California Girls 3. Old Fools 4. Xavier Says 5. Mr Mistletoe 6. Please Stop Dancing 7. Drive On, Driver 8. Too Drunk To Dream 9. Till The Bitter End 10. I'll Dream Alone 11. The Nun's Litany 12. Zombie Boy 13. Courtesan

http://www.myspace.com/themagneticfields

http://www.houseoftomorrow.com/

mercredi 30 janvier 2008

PRIMAL SCREAM "XTRMNTR" (Astralwerks, 2000)

Bombesque, cet album de la clique de Bobby Gillespie l'est. Puissant et inspiré, entre électro (le fabuleux "Kill all hippies" qui ouvre l'album avec ses élans funky délectables), expérimentations (réussies comme sur "Pills" et ses intonations hip-hop jamais décalées) et rock crade à la MARY CHAIN ( le délicieux "Accelerator", un "Exterminator" groovy et dirty également imparable) et titres posés de haute volée comme "Keep your dreams", il s'impose comme l'un des albums majeurs de cette année 2000.
Ailleurs, tempo élevé sur "Swastika eyes" qui même électro puissante et guitares souillées avec maestria, ambiance jazzy ultra-prenante sur "Blood money", climat à la HAPPY MONDAYS sur "Insect royalty", électro instru vitriolée à la six-cordes, une fois de plus magistrale.
Puis un "Swastika eyes" bis façon YOUNG GODS, ceux de "Only heaven" ou de "Second nature". Et pour finir, "Shoor speed/Kill light", superbe exercice rock à guitares sur fond d'électro évoquant DEATH IN VEGAS avec en plus des voix floutées du meilleur effet.
Sans oublier un "MBV arkestra (if they move kill'em)" inspiré de...MY BLOODY VALENTINE évidemment, qui ne fait que renforcer le pouvoir d'attraction de l'album décrit en ces lignes.
Nul besoin d'en dire plus, l'écoute de ce disque abouti vous apportera la preuve par onze du talent intact et plus que jamais éclatant de cette troupe menée de main de maître par Gillespie, et vous amènera à vous replonger illico dans une discographie roche et fournie, à l'électisme et à la variété appréciables.
Depuis "Sonic flower groove" en passant par "Screamacadelica" et jusqu'au petit dernier, le très Stonien "Riot city blues", que du haut de gamme dans une collection dont ce disque constitue l'un des points culminants.
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TRACKLISTING:

samedi 19 janvier 2008

DINOSAUR Jr "Beyond" (Pias, 2007)

En 2006, superbe nouvelle, qui m'émut beaucoup, avec l'annonce de la reformation de DINOSAUR Jr dans sa formation d'origine (les légendaires Jay Mascis et Lou Barlow et le batteur Murph), assortie d'une première partie de Sonic Youth en décembre 2006 au Zénith de Paris, où j'étais et qui m'a permis de m'apercevoir que le trio n'avait rien perdu de sa vigueur et nous régalait encore de ses compos noisy, noyées ici dans un son énorme, jouées très fort et au taquet.
Puis cet album, donc, que dis-je, ce coup de maître, ce retour triomphal qui bottera le cul de plus d'un jeunôt et remettra les choses en place sans tarder. En onze titres, Dinosaur Jr retrouve sa place, celle qui lui revient de droit et qu'il n'aurait jamais du quitter, sur l'échiquier du rock noisy à guitares délectables et voix jouissivement flemmarde. La touche Mascis est là et Lou se fend, tout de même, de l'écriture de "Lightning bulb", superbe chanson à la Neil Young versant électrique qui n'est en fait qu'une perle parmi dix autres sur cet album étincelant.

"Almost ready" donne le ton d'emblée et annonce la couleur générale de l'opus: rock, truffé de guitares géniales, mélodique et fonceur, bruyant comme on l'aime et comme on l'a toujours aimé. Ce titre est un tube dopé par les solos à la Jay, parfaitement complété par "Crumble", merveille poppy qui nous confirme qu'on est ici en terrain conquis tant ils reflète l'identité du trio. Je devrais d'ailleurs m'arrêter à chaque titre, cet album l'exige et le mérite. Mais pour préserver l'intérêt et l'attrait de la découverte, je me contenterai d'évoquer les 6 minutes endiablées d'un "Pick me up" ou d'un "This is all I came to do"à la "Where you been", la délicatesse et l'intensité de "Back to your heart" (Neil Young est encore présent dans les esprits sur ce titre en forme d'hommage magnifique), l'énergie d'un "Been here all the time" qui aurait brillament figuré sur "Bug", ou encore les guitares massives de "It's me".
Puis plus loin, ce bijou pop qu'est "We're not alone", qui nous offre une jolie accélération sur la fin, la finesse de "I got lost" où Mascis chante comme jamais, avec une émotion et une sensibilité qui portent ce morceau vers les sommets.
Puis pour finir, le superbe "Lightning bulb" signé Lou, et un "What if I knew" poppy aux envolées de guitare célestes qui mêle parfaitement élans pop et touches de rock plus sauvages, tout en confirmant la diversité d'un opus d'ores et déja indispensable et historique dans le sens où il s'agit de "celui de la reformation". Espérons, vu le niveau d'ensemble, qu'il ne soit pas le dernier.

Superbe.
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TRACKLISTING:
1.Almost Ready 2.Crumble 3.Pick Me Up 4.Back to Your Heart 5.This Is All I Came to Do 6.Been There All the Time 7.It's Me 8.We're Not Alone 9.I Got Lost 10.Lightning Bulb 11.What If I Knew

vendredi 18 janvier 2008

THE PSYCHEDELIC FURS "The Psychedelic furs" (Edition remastérisée de l'album paru en 1980. Sony, 2002)

En débarquant après la vague punk et au début de la new-wave, les PSYCHEDELIC FURS de Richard Butler, chanteur à la voix Bowiesque, eurent l'occasion de réaliser un parfait compromis entre les deux et ce premier album en constitue le parfait reflet, de même que l'un des disques les plus marquants de ce début d'une décennie si prolifique en terme de musique. Ce n'est donc pas un hasard si Steve Lillywhite et Martin Hannett sont simultanément partie prenante de la production de cette oeuvre majeure.
Ce disque, comme il est écrit au verso, fut d'ailleurs appelé "The beautiful chaos" par les fans de l'époque et l'écoute des titres présentés ici illustre bien cette appelation.
Les PSYCHEDELIC FURS partent de l'énergie punk d'alors pour la mêler à une certaine classe new-wave, et composent des morceaux soit intégrant ces deux options, soit appartenant plus clairement à l'une ou à l'autre.
"India" qui ouvre l'album se pose en parfait exemple de "mix", de pont entre les deux décennies, avec son intro et ses séquences new-wave baignées dans un rythme et un esprit très punk, alors que les deux tubes imparables "Sister Europe" et "Imitation of Christ" se situent plus délibérément côté new-wave pure et dure. Butler y chante magnifiquement et l'accompagnement délivré par ses collègues est de toute beauté. On retrouvera d'aileurs ces deux titres sur la compilation "All of this and nothing" qui regroupe les titres-phare du groupe, s'avérant d'ailleurs trop courte pour tous les inclure.
Ailleurs, "Fall" et "Pulse" donnent dans le punk et rappeleraient même les Stooges de Funhouse avec ce saxo très présent et déterminant dans la construction de l'identité du groupe même si ses interventions sont parfois contestables, les morceaux se sufisant à eux-mêmes en termes de qualité. La basse de Tim Butler, épaisse et en relief, donne à quelques morceaux des allures post-punk anticipées, apparaisant en tout cas dès le lendemain de la fin la vague punk.
Du coup, on est en droit de se demander si ce disque ne serait tout simplement pas le tout premier opus post-punk, tant ses compos rappellent les travaux de certaines formations actuelles. Beaucoup de titres évoquent d'ailleurs ce courant, dont "Pulse" et "We love you", de même que "Wedding song" et son rythme assénné. "Blacks/Radio", sur plus de six minutes, animé par les guitares inspirées -c'est une constante chez le bonhomme- de John Ashton, ferait d'ailleurs pâlir nombre de groupes actuels, pourtant plutôt bons, se réclamant de la mouvance post-punk. De même que la dynamique du neuvième et dernier titre de l'album, "Flowers", a du en inspirer un certain nombre.
Du côté des titres bonus, du tout bon également, à commencer par "Susan's strange", très new-wave, distingué et sur lequel la voix de Butler prend toute son ampleur, puis un "Soap commercial"...post-punk, aussi tubesque que les titres "non-bonus" du disque.
Puis pour finir, une b-side, "Mack the knife", et la démo de "Flowers". Le premier fortement new-wave, baigné dans les guitares d'Ashton, le second en version plus dépouillée, digne du même intérêt que son pendant studio.

Une pierre angulaire de la "fusion" punk/new-wave, donc, et un précurseur de ce qui suivra ....plus de vingt années plus tard. Superbe disque.
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TRACKLISTING:
1.India / 2.Sister Europe / 3.Imitation of Christ / 4.Fall / 5.Pulse / 6.We Love You / 7.Wedding Song / 8.Blacks/Radio / 9.Flowers / 10.Susan's Strange / 11.Soap Commercial non-lp b-side) / 12.Mack the Knife / 13.Flowers (demo)

lundi 14 janvier 2008

MELIAN ON MAY "Half a noise" (2008, autoproduit)

Après un "Arty" déja excellent, les bretons de MELIAN ON MAY confirment sur ce second album qui, en plus d'offrir pas moins de dix-sept titres, offre une collection renversante de titres lo-fi variés et d'énorme qualité. Et si l'on pense immanquablement à certaines prestigieuses références en la matière (Pavement, Sebadoh, Robert Pollard et donc Guided by Voices, entre autres...), le résultat se veut personnel et c'est d'ailleurs ce qui honore le groupe, en plus de la valeur de ses compos: la recherche d'un son qui lui appartient.
C'est donc en bonne voie et l'écoute de ce disque aussi passionnant que joliment "débraillé" en certaines occasions (j'entends par là savemment déconstruit) nous le confirme aisément.
MELIAN ON MAY excelle autant dans le registre chanté que sur ses instrumentaux desquels émergent une ambiance saisissante et encore une fois, il est impossible de distinguer tel ou tel titre, un peu d'ailleurs comme sur les albums des groupes cités en référence. L'ensemble se suffit à lui-même et affiche une cohérence surprenante et si l'auditeur avoue de temps à autre des préférences, ici, c'est l'intégralité de l'oeuvre qui retient l'attention et captivera forcément l'amateur de lo-fi sans qu'il mette le moindre titre en avant.
De surcroît, MELIAN ON MAY sait faire dans la légèreté, en atteste un morceau comme "Sacred girl", dans le sauvage plus plombé ("Firebolt's secret"), dans l'intriguant (les voix de "Lake of tears"), le fonceur ("An iron storm") et dote donc son opus d'une diversité qui ne fait qu'ajouter à son pouvoir d'attraction.
On trouve aussi des morceaux de folk électrifiés ("Elwë") ou plus acoustiques ("Hale subject"), ou d'autres sur lesquels une trame noisy vient salir l'ensemble de fort belle manière ("Time to move").
Un morceau déliceusement noisy de plus de six minutes, "Monopole 001: the chaos theory", s'offre à nous en fin de parcours et parvient à réveiller en nous les sensations que suscitaient les premières oeuvres de SONIC YOUTH et leurs climats si prenants.
Pour conclure donc et en ajoutant à cela un "Half a noise" inaugural de qualité supérieure (voix superbe et guitares envoûtantes), on obtient un disque qui confirme que nous n'avons plus besoin d'aller chercher la qualité hors de nos frontières; MELIAN ON MAY se charge de nous le rappeler et le fait avec brio sur cette nouvelle réussite probante à souhait.
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1.Half a noise 2.Firebolt's secret 3.The irish song 4.Lake of tears 5.Legends 6.Dawn of change 7.An iron storm 8.Air out 9.Sacred girl 10.Little thing 11.Elwë 12.Hale subject 13.21 14.Time to move 15.Monopole 001: the chaos theory 16. Asian 17.Redneck+ultra

http://www.myspace.com/melianonmay