vendredi 30 novembre 2007

ELASTICA "Elastica" (Geffen, 1995)

Gros carton que ce formidable album d'ELASTICA, groupe mené par la séduisante et talentueuse Justine Frischmann, alors petite amie de Damon Albarn, chanteur de BLUR. Celui-ci apparait d'ailleurs sur l'album mais se contente d'intervenir aux claviers sur trois chansons. De ce fait, l'album n'est du qu'aux aptitudes du groupe, constitué de trois filles épaulées par un batteur. Et quand on voit le résultat, on se dit qu'il n'était nullement nécessaire qu'Albarn s'investisse plus que cela tant ce disque regorge de tubes et de chansons imparables et entraînantes.
Dès "Line up" et sa guitare incisive, suivi d'un "Annie" mordant et à l'esprit punk, ELASTICA nous met dans les écoutilles deux titres tubesques, d'autant plus que "Connection" qui suit, avec ses airs de BREEDERS énervées et ce chant charmeur et insoumis, se pose également en tube intégral.
L'énergie et les mélodies sont au rendez-vous et font bon ménage et la diversité des titres fait que cet album parait meilleur encore. "Car song" et ses airs de VERUCA SALT mid-tempo, "Smile" joué à cent à l'heure, un "Hold me now" sur lequel le chant et les inflexions pop rappellent GARBAGE (pour le meilleur bien sur), un "S.O.F.T." plombé et mélodiquement impeccable, "Indian song" aux accents orientaux bienvenus; cette première moitié d'album est renversante, exemplaire de par la multiplicité des climats parcourus tout en gardant une base bien évidemment rock, et le côté immédiatement accrocheur des compos du groupe.


Que dire donc de la seconde partie?

Eh bien elle est du même niveau, introduite par un "Blue" trompeur, qui débute calmement pour ensuite hausser la rythme et permettre au groupe de poursuivre sa marche en avant. "All- nighter" vient s'ajouter à la cohorte des titres courts et acérés, puis on se retrouve en face d'un énorme titre pop-rock avec "Waking up", l'un des plus gros succès du groupe, ce qui n'étonne nullement à l'écoute. Essayez de vous chasser ce refrain de la tête; c'est mission impossible!
On retrouve un petit air BREEDERS/VERUCA SALT sur "2:1", posé et orné de guitares assez tranquilles qui soulignent parfaitement la mélodie du morceau, puis "See that animal" voit une certaine vigueur revenir en scène, une ligne de basse magique signée Annie Holland venant étoffer superbement le morceau.
Arrive ensuite ce "Stutter" qui me fait à chaque fois fondre; énergie débridée, mélodie, guitares cinglantes, paroles ironiques (pas fier d'être un mec et Justine exprime des choses tout à fait vraies dans ce titre); tout est ici réuni pour faire un tube rock et c'est le cas.

C'est fini, me direz-vous?

Eh bien non! "Never here", titre rock à guitares détonnant, une fois de plus terriblement séduisant d'un point de vue mélodique, vient nous mettre sur le sol, puis le court et rapide "Vaseline", avec ses "lalalala,lalala,lalala" vient consacrer ELASTICA et faire de cet album un indispensable de cette année 95 et même, osons le dire, de cette décennie.

Achetez-le!
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TRACKLISTING:
01 Line up02 Annie03 Connection04 Car song05 Smile06 Hold me now07 S.O.F.T.08 Indian song09 Blue10 All-nighter11 Waking up12 2:113 See that animal14 Stutter15 Never here16 Vaseline

http://www.stutter.demon.co.uk/elastica/

http://elasticated.org/

http://www.myspace.com/stutterconnection

mercredi 28 novembre 2007

BRITISH SEA POWER "The decline of British Sea Power" (Rough Trade, 2003)

ROUGH TRADE est connu pour les talents qu'il déniche et les gars venus de Brighton sont loin d'infirmer mes propos sur cet excellent album. Rageur la plupart du temps, il sait aussi faire dans l'émotionnel et composer de superbes chansons, sensibles et mélodiques.
"Men together today" présente peu d'intérêt dans le sens où il sert juste d'introduction; mais après, c'est la déferlante!
"Apologies to insect" est un morceau de rock agité et changeant dans ses humeurs, qui part dans des envolées bruyantes et déchainées pour aussitôt après amener de jolis breaks, qui relancent la machine efficacement. Super premier titre donc, auquel succède "Favours in the beetroot fields", second morceau aux vocaux épris de folie et se prêtant admirablement au rock'n'roll débridé des Anglais, aux guitares offfensives et inspirées.
Passé ces plages de rock furieux et imprenable, le côté plus sensible de BRITISH SEA POWER se fait entrevoir sur "Something wicked", enlevé mais tempéré, et dont le chant dégage une émotion non-feinte.
"Remember me" prend le relais des titres nerveux, gorgé de guitares volubiles et mis en valeur par une voix attrayante en toutes circonstances, puis "Fear of drowning" donne le change à "Apologies to insect" en jouant sur l'alternance déchainement/accalmies (toutes relatives) pour nous donner un morceau aussi plaisant que les précédents.
"The lonely" exacerbe le versant émotionnel du groupe tout en affichant ses capacités à convaincre en se modérant, en bridant quelque peu son énergie, de même que "Carrion"; ces deux morceaux font honneur au rock poppy à guitares et élevent encore un peu plus le niveau de ce disque par la diversité dont ils le font bénéficier. Le quasi-acoustique "Blackout" suit la même voie en plus délicat encore, tout aussi convaincant également. Il trouve en ce "Lately" en deux parties -d'abord atmosphérique puis plus bruitiste, carrément noisy même sur sa dernière minute-, sa parfaite suite et le complément idéal à cette collection de titres qui passent en revue, et pour un résultat époustouflant, les différentes tendances du rock actuel.
Il ne reste alors plus qu'à conclure en beauté et c'est ce qui arrive sur le superbe "A wooden horse" à la puissance émotionelle surprenante. Et de déclin, comme évoqué dans le titre de l'album, il n'est ici nullement question, bien au contraire!

Un excellent groupe, donc, de ceux dont on ne parle que trop peu et qui, à chaque livraison, réalisent un sans-fautes et nous font don de titres renversants, qu'ils soient ouvertement rock, posés ou à mi-chemin de ces deux tendances.
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TRACKLISTING:
1.Men Together Today
2.Apologies To Insect Life
3.Favours In The Beetroot Fields
4.Something Wicked
5.Remember Me
6.Fear Of Drowning
7.The Lonely
8.Carrion
9.Blackout
10.Lately
11.A Wooden Horse

GRAVENHURST "The Western lands" (Warp/Discograph, 2007)

Nick Talbot, tête pensante de GRAVENHURST, poursuit ici la démarche entamée sur le superbe "Fires in distant buildings", continuant à enrichir sa folk gracile et mélancolique de sonorités rock bienvenues.
Ce faisant, il garde sur certains morceaux cette délicatesse acoustique propre par exemple à "Flashlight seasons" et la cohabitation de ces deux options débouche sur un album magnifique et bien équilibré.

Le lumineux "Saints" qui ouvre le bal constitue un entrée en matière parfaitement réussie en instaurant un climat tristounet et aérien très prenant. Puis "She dances" et ses guitares à la SONIC YOUTH en intro alterne superbement parties rock et plages un ton en dessous, mais en conservant une certaine tension. On sent le morceau prêt à exploser et c'est ce qui arrive mais brièvement, par le biais d'une superbe envolée des guitares qui aussitôt après laisse la sérénité reprendre ses droits.
Ce véritable "décollage" survient sur "Hollow man" introduit et mené par des guitares pétaradantes, puis survient un break noisy bien amené qui fait de ce titre un classique bruitiste incontestable.
"Song among the pine" renoue avec la folk pure, à l'acoustique enchanteresse, puis "Trust" développe un rock aux guitares cristallines, puis plus floues, d'une grande élégance.
"The western lands" consiste en un excellent instrumental pop-rock enlevé, porté vers l'avant par une batterie martelée.

C'est ensuite à MY BLOODY VALENTINE que l'on pense sur "Farewell, farewell", son chant rêveur et ses guitares à la saturation retenue; "Hourglass" lui succède et cette fois, c'est à folk-rock doucereux que nous avons droit, et on remarque qu'en dépit de la diversité de ce disque, jamais Talbot ne s'égare ou sombre dans la médiocrité. Bien au contraire, son talent explose sur chacune de ses compositions et la folk apaisée de "Grand union canal" le prouve joliment, illuminée par une guitare très expressive.
Et quand "The collector" nous arrive en guise de dernier titre, GRAVENHURST nous gratifie d'une montée en puissance progressive et magistrale, partant d'une base acoustique pour en arriver à des sonorités pop, rock puis noisy, comme pour faire étalage de ce que contient cet album qui constitue un pas en avant, un de plus, pour un groupe en constante évolution.
Le tout sans la moindre précipitation, en étoffant ça et là ses morceaux, au grè de ses envies et de ses humeurs, pour sortir de superbes albums.

Hautement recommandé.
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TRACKLISTING:
01. Saints 02. She Dances 03. Hollow Men 04. Song Among the Pine 05. Trust 06. The Western Lands 07. Farewell, Farewell 08. Hourglass 09. Grand Union Canal 10. The Collector

The TWANG "Love it when I feel like this" (B-Unique, 2007)

Je me pose souvent une question qui est la suivante: faut-il se méfier quand un groupe à peine né est encensé par la presse? A vrai dire je ne me pose plus la question; je me méfie, et cet album de The TWANG est la parfaite illustration du bien-fondé de mon septicisme.

En effet, si vous le considérez en tant que tel, ce disque peut très vite séduire et le groupe se poser en vraie révélation. Dès "Ice cream sundae", ce petit air de HAPPY MONDAYS, ce rythme baggy façon STONE ROSES, accroche, et le mix U2/THOUSAND YARD STARE époque "Fair to middling"de "Wide awake" surprend agréablement. Excellents débuts donc, en dépit de la visibilité évidente des influences du groupe.
Là où ça se gâte, c'est quand The TWANG copie péniblement et ce dès le titre suivant, "The neighbour"; Shaun Ryder et ses HAPPY MONDAYS peuvent dormir, ou se défoncer, tranquilles: la relève est encore loin derrière!
"Either way" qui arrive ensuite exhale un enivrant parfum de THOUSAND YARD STARE, et si cette chanson est bonne, on ne peut s'empêcher de penser que le groupe manque d'originalité, d'identité.
Autre bonne chanson avec "Push the ghosts" mais voilà, le constat est là: ici, c'est aux PSYCHEDELIC FURS, dont les guitares et le chant sont ici reproduits quasiment à l'identique, que The TWANG doit sa réussite.

Et quand le groupe fait dans le personnel sur "Reap what you sow", le rendu est à la limite de l'insignifiant.
"Loosely dancing" et ses intonations baggy-Madchester constitue un bon titre, mais on n'arrive plus à se défaire de l'impression que le groupe "pompe" à outrance et gagnerait à développer un univers singulier, détaché de ces influences criardes. Et "Two lovers", à l'instar de "Reap what you sow", le fait mais sans réellement convaincre, de même que "Don't wait up".
Il reste alors deux titres pour sauver la mise et "Got me sussed" y parvient à grand-peine. Heureusement, "Cloudy room" est un peu meilleure et redore le blason de la bande. Et on sort de l'écoute de ce disque avec le sentiment d'un beau gâchis, quand on voit ce que le groupe peut et sait faire en certaines occasions.
Attendons toutefois le prochain essai et laissons sa chance à un groupe dont le "buzz" dessert peut-être, à sa décharge, la liberté musicale et la marge de manoeuvre.



PS: C'est sur le cd bonus de l'import, constitué de titres live, acoustiques et d'un remix des Streets, que le groupe se montre enfin convaincant.
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TRACKLISTING:
1.Ice Cream Sundae 2.Wide Awake 3.The Neighbour 4.Either Way 5.Push the Ghosts 6.Reap What You Sow 7.Loosely Dancing 8.Two Lovers 9.Don't Wait Up 10.Got Me Sussed 11.Cloudy Room


http://www.thetwang.co.uk/

http://www.myspace.com/thetwang

mardi 27 novembre 2007

HÜSKER DÜ "Zen arcade" (SST, 1984)

Ayant chroniqué "Warehouse...", il m'était impossible de passer sous silence l'un des meilleurs disques de "rock sauvage" de tous les temps. Bob Mould fait peuve ici d'un génie incroyable et nous refile vingt-trois titres terribles, d'une variété à toute épreuve et d'une qualité supérieure.
Déja, sur les six premiers titres, on est saisi par cette diversité, cette constance dans la qualité.

Après deux coups de boutoirs salvateurs, "Something I learned today " et "Broken home, broken heart", le chanteur guitariste fait défiler un superbe titre folk, "Never talking to you again", un autre titre rageur, "Chartered trips", un morceau expérimental barré, "Dreams reoccuring", puis une tracerie quasi hardcore, "Indecision time".
On reste étourdi par cette démonstration, et le sieur Mould, non-content de nous mettre sur le flanc, poursuit ses assauts soniques: "Hare krsna" en essai parfaitement réussi de rock déstructuré, génialement bizarroïde; "Beyond the threshold" compact et fonceur; un "Pride" hurlé aux guitares déchainées comme c'est souvent le cas sur ce monument.
Plus loin, "I'll never forget you" dans la même veine, "Biggest lie" entre punk-rock et hardcore, avec ses guitares qui préfigurent ce que seront celles du "Surferrosa" des PIXIES, puis un standard de rock braillé, "What's going on".

On n'en est alors qu'à la moitié de l'album et le trio, loin de s'essoufler ou de perdre l'inspiration, va continuer son oeuvre.

"Masochism world" rapide, aux vocaux colériques, précède un nouveau titre expérimental, assez écorché finalement, "Standing by the sea". Un certain psychédélisme fulgurant ce dégage de ce morceau, puis c'est un rock moins radical et tout aussi attrayant qui nous est offert sur "Somewhere".
Passé le court intermède "One step at a time", superbe titre pop, un tube, ni plus ni moins, sous la forme de ce "Pink turns to blue", son refrain inoubliable et ses guitares divines, qui partent dans un joli solo. Superbe.
"Newest industry" est lui légèrement plus rock, dans la veine de "Warehouse...", puis un nouvel intermède au piano vient couper l'élan.

Couper l'élan?

Pas vraiment, vu ce "Whatever" qui faut lui aussi dans le rock à guitares rapide et mélodique, puis ce "Tooth fairy and the princess" constitué de bruitages sur fond de voix loufoques et qui nous montre que le trio réussit tout ce qu'il entreprend même dans l'expérimentation.
Enfin, pour finir, deux autres plages majeures; le rock'n'roll exemplaire de "Turn on the news" sur lequel bon nombre de jeunes "rebelles" pourront se faire -ou se casser- les dents.
Puis, last but not least, les quatorze minutes expérimentale de "Reoccuring dreams" qui se veut être la suite du "Dreams reoccuring" du début d'album et qui nous emmène dans des contrées sonores bruitistes et agitées, à mi-chemin du free-jazz et du courant noise, et captivantes pour qui fait partie du public averti et initié.

Un album énorme, de grande classe, qui sonne comme un recueil rock toutes tendances et enterre toute forme de concurrence, le tout en plein milieu de ces fameuses 80's plutôt consacrées aux productions synthétiques.
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TRACKLISTING:
1.Something I Learned Today 1:58 2.Broken Home, Broken Heart 2:01 3.Never Talking To You Again 1:39 4.Chartered Trips 3:33 5.Dreams Recurring 1:40 6.Indecision Time 2:07 7.Hare Krsna 3:33 8.Beyond The Threshold 1:35 9.Pride 1:45 10.I'll Never Forget You 2:06 11.The Biggest Lie 1:58 12.What's Going On? 4:23 13.Masochism World 2:43 14.Standing By The Sea 3:12 15.Somewhere 2:30 16.One Step At A Time :45 17.Pink Turns To Blue 2:39 18.Newest Industry 3:02 19.Monday Will Never Be The Same 1:10 20.Whatever 3:50 21.The Tooth Fairy And The Princess 2:43 22.Turn On The News 4:21 23.Recurring Dreams 13:47

lundi 26 novembre 2007

HÜSKER DÜ "Warehouse: songs and stories" (Warner Bros, 1987)

Là où nombre de groupes peinent à aligner dix bons titres de rock à guitares, Bob Mould et Grant Hart (sans oublier le bassiste à la moustache d'envergure, Greg Norton), déja auteurs du légendaire "Zen arcade" , ou encore de "New day rising" ou "Candy apple grey", sans compter les brûlots de leurs débuts, s'offrent le luxe de sortir un disque qui en recense pas moins de vingt, tous indispensables.
Et si l'album ne pêchait pas par une certaine unité de ton, il serait tout simplement aussi incontournable que "Zen arcade" et sa furieuse variété.
En effet, si l'on peut ici se régaler de ces vingt morceaux rock à la fois mélodiques et rageurs, joués vite et truffés de guitares éloquentes, HÜSKER DÜ ne s'écarte que trop rarement de ce format rock à guitares.

Qu'à cela ne tienne, on ne pourra décrocher de ces mélodies si évidentes qu'on se demande pourquoi personne -ou presque- n'y a pensé avant; il est même permis de voir en ce disque le pendant "pop" de "Zen arcade", tant quantité et qualité y sont égales, leur seule différence résidant donc dans la tonalité choisie.
Il est d'ailleurs vain de tenter de dégager tel ou tel titre, un peu comme sur un album des Ramones. L'immédiateté des mélodies, l'urgence des guitares, la simplicité de la rythmique débouchent sur un ensemble cohérent et on parle bien ici d'un album abouti et non pas d'un disque inégal sur lequel quelques titres sauveraient péniblement la mise.
Un disque accrocheur, catchy (même si ce terme semble peu adapté à la "politique" d'un groupe comme HÜSKER DÜ ; précisons qu'il signifie plutôt, dans le cas qui nous intéresse, "imédiatement séduisant"), de ceux qu'on se passe dans leur intégralité.

Pour conclure donc, un disque à posséder et à user jusqu'à ce que votre platine rende l'âme.

Ah j'oubliais, j'ai une petite préférence pour "Ice cold ice"...tout en précisant que les dix-neuf autres titres sont incontournables.
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TRACKLISTING:
1.These Important Years 3:49 2.Charity, Chastity, Prudence And Hope 3:11 3.Standing In The Rain 3:41 4.Back From Somewhere 2:16 5.Ice Cold Ice 4:23 6.You're A Soldier 3:03 7.Could You Be The One? 2:32 8.Too Much Spice 2:57 9.Friend, You've Got To Fall 3:20 10.Visionary 2:30 11.She Floated Away 3:32 12.Bed Of Nails 4:44 13.Tell You Why Tomorrow 2:42 14.It's Not Peculiar 4:06 15.Actual Condition 1:50 16.No Reservations 3:40 17.Turn It Around 3:42 18.She's A Woman (And Now He Is A Man) 3:19 19.Up In The Air 3:03 20.You Can Live At Home 5:25


http://world.std.com/~thirdave/hd.html

http://www.myspace.com/flipyourwig

The CRAMPS "Stay sick!" (Vengeance, 1990)

Ce "Stay sick" fut mon premier achat en ce qui concerne les CRAMPS, et le moins qu'on puisse dire est que je suis loin de l'avoir regretté. Cet album délivre treize pépites de rockabilly, de rock'n'roll à la Elvis remis au goût du jour tout en gardant son "ancienneté".
Poison Ivy Rorschach (Guitare, Basse) et Lux Interior (Chant) mènent la danse, une danse endiablée issue d'un rock'n'roll dans lequel, c'est maintenant évident, un artiste comme Jon Spencer est allé puiser la majeure partie de son inspiration.
Les standards défilent ("Bop pills", "Bikini girls with machine guns", "All women are bad", "The creature from the black leather lagoon", "Shortin' bread", "Journey to the center of a girl"...), joués au taquet et faisant cohabiter éléments musicaux "d'époque" et modernité sonore avec brio. Et si la recette parait maintenant éprouvée, on s'y laisse prendre à chaque écoute avec délice et toute sortie signée des CRAMPS est désormais un évènement attendu avec une impatience incommensurable.
Tout un pan de ce qu'est -et devrait être- le rock'n'roll se trouve là, dans la rythmique galopante, les vocaux encanaillés, ces guitares d'une classe folle, bluesy ou plus strictement rock, omniprésentes et déterminantes.
Un groupe culte à l'identité forte et marquée, voilà ce que sont les CRAMPS. Et c'est bien là la marque des plus grands.
Respect et chapeau bas, donc, pour une formation à la longévité impressionnante et à la discographie irréprochable, véritable bible rock'n'roll indispensable à toute bonne bibliothèque rock.
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TRACKLISTING:
1/ Bop pills
2/ God damn rock'n'roll
3/ Bikini girls with machine guns
4/ All women are bad
5/ The creature from the black leather lagoon
6/ Shortnin' bread
7/ Daisy up your butterfly
8/ Everything goes
9/ Journey to the center of a girl
10/ Mama oo pow pow
11/ Saddle up a buzz buzz
12/ Muleskinner blues
13/ Her love rubbed off
14/ Her love rubbed off (live)
15/ Bikini girls with machine guns (live)

http://www.thecramps.com/

http://www.cramps.de/

SERENA-MANEESH "Serena-Maneesh" (Honeymilk, 2005)

Tel un MY BLOODY VALENTINE dotés d'une agressivité retrouvée, les Norvégiens de SERENA-MANEESH pondent un superbe album, nous gratifiant au passage de onze titres kaléidoscopiques et séduisants au possible.
On passe de sucreries pop ou shoegaze rêveuses et intenses (le superbe"Drain cosmetics") à de grosses décharges soniques façon BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB ("Sapphire eyes"), en faisant étape à la "Selina's melodie fountain" zébrée de gros éclairs de guitares fulgurantes, ou encore à un bel exercice dream-shoegaze ("Un-deux").

Le spatial "Candlelighted" s'avère lui aussi inégalable, de même que "Beehiver II" et ses rythmes à la Colm O'Ciosoig sur fond de guitares furibardes et aussi jouissives que peuvent l'être celles de FILM SCHOOL.
Le délicat "Her name is suicide" nous ramêne sur le chemin d'une douce rêverie avant de laisser place au "Sapphire eyes" nommé plus haut. Puis c'est le mid-tempo très MBV de "Don't come down here" qui nous emporte, partant ensuite dans un tourbillon sonique ahurissant pour à nouveau se poser.
Une guitare acide emporte ensuite "Chorale lick" vers les sommets, aidée en cela par les voix sucrées, puis c'est la basse qui reprend les rênes sur "Simplicity", court, prenant et intriguant.


Enfin, pour achever ce disque sur une bonne note, et même bien plus, nouveau coup de boutoir sonique avec "Your blood in mine" qui cogne dans tous les sens et brise les rythmes magiquement pour finalement prendre fin sereinement et placer SERENA-MANEESH parmi les chefs de file shoegaze de maintenant, aux côtés par exemple de FILMSCHOOL et en attendant bien sur le nouveau MY BLOODY VALENTINE, qui fait bien plus qu'aiguiser notre impatience.

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TRACKLISTING:
1.Drain Cosmetics
2.Selina's Melodie Fountain
3.Un-deux
4.Candlelighted
5.Beehiver II
6.Her Name Is Suicide
7.Sapphire Eyes
8.Don't Come Down Here
9.Chorale Lick
10.Simplicity
11.Your Blood in Mine

http://www.serena-maneesh.com/news.php

http://www.myspace.com/serenamaneesh

SLEATER-KINNEY "The woods" (Sub Pop, 2005)

Les riot grrrls d'Olympia ont malheureusement décidé de mettre fin à leurs activités en 2006. Cet album est donc leur dernier, et parait chez SUB POP après une série d'opus pour le label Kill Rock Stars; c'est dire l'esprit fortement indé des demoiselles!
Indé et furieux, comme cet album explosif et colérique. Dix titres costauds, massifs, en certaines occasions expérimentaux comme par exemple sur "Wilderness" et ses grattes façon SONIC YOUTH. Le trio opte la plupart du temps pour des mid-tempos puissants, qu'il booste à l'image de "Jumpers" et de ses accélérations. Il peut aussi se faire joliment pop comme sur "Modern girl", très joli titre qui de plus nous montre que SLEATER-KINNEY séduit quelle que soit l'option voulue.

C'est le cas sur l'intense "Rollercoaster", enlevé et fonceur, sur lequel les guitares changent brusquement de ton, confirmant cette similarité avec SONIC YOUTH, dans un esprit toutefois moins directement expérimental.
Sur "Step air", les filles nous offrent un morceau bluesy plombé et sauvage, modéré par des parties apaisées, très réussi à l'instar des neuf autres titres du disque. Avec en point d'orgue "Let's call it love", plus de dix minutes de puissance, de bruitisme, de furie sonore cette fois largement en phase avec ce que peut produire la troupe à Thurston Moore.

Et pour finir, un "Night light" bien équilibré entre lourdeur et plages plus posées, qui clôt de belle manière un dernier album qui nous donnera de gros regrets concernant la carrière du trio.
Mais il nous reste une discographie iréprochable dont ce "The woods" n'est pas le moindre des éléments.


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TRACKLISTING:
1- The Fox 2- Wilderness 3- What’s Mine is Yours 4- Jumpers 5- Modern Girl 6- Entertain 7- Rollercoaster 8- Steep Air 9- Let’s Call it Love 10- Night Light

http://www.sleater-kinney.com/

http://www.myspace.com/sleaterkinney

MY BLOODY VALENTINE "Loveless" (Creation Records, 1991)

Que dire de plus qui n'ait déja été dit sur ce disque essentiel?
Après un "Isn't anything" déja excellent, MY BLOODY VALENTINE abandonne quelque peu les rythmes appuyés qui le parsèment pour privilégier une délicieuse léthargie, se drapant pur cela dans une parure de bruit brumeux, vaporeux, jouissivement brut en certaines occasions. Les vocaux se font éthérés et les guitares floues, gorgées d'effets saisissants.

Ca commence pourtant de façon assez vive avec l'énorme "Only shallow", animé par la voix enchanteresse de Bilinda Butcher et la rythmique plombée de Colm O' Ciosoig et Debbie Googe, et les six-cordes triturées par Bilinda et Kevin Shields. Puis un motif sonore récurrent et obsédant vient porter "Loomer", sur fond de bruit blanc, avec pour tout accompagnement la voix de Bilinda.
Après un intermède nommé "Touched" et dédié aux effets sur le son, "To here knows when" voit ce travail sur le son accompagner parfaitement cette voix caractéristique, paresseuse, aussi attachante que nonchalante. Un climat flou et envoûtant se dégage de ce titre, avant que "When you sleep", tubesque, ne hausse le rythme, le tout sur ces guitares aussi brouillones que délicieuses, sachant en cette occasion sortir de leur réserve pour appuyer leur propos.
Mid-tempo ensuite sur "I only said", autre grosse réussite, qui semble vouloir s'extirper de ce climat propre au groupe sans toutefois réellement y parvenir, et instaure un motif sonore aussi addictif que celui de "Loomer".
"Come in alone" impose lui un nouveau mid-tempo délectable, ce mélange entre voix au bord de l'assoupissement et guitares noisy produisant un effet énorme, puis "Sometimes" ralentit le tempo, la voix se faisant plus nette (quoique...), accompagnée par ces guitares toujours attractives à souhait pour peu qu'on fasse l'effort d'appréhender leur coté peu conventionnel, et par une batterie effacée.
"Blown a wish" hausse légèrement la cadence par le biais de la batterie de Colm, qui donne de l'ampleur au duo voix/guitares, impressionant par sa complémentarité.

Et pour achever cette oeuvre grandiose, deux titres magiques, très noisy-pop, directs et diablement accrocheurs.
"What you want" d'abord, vif et alerte, qui "breake" sur sa dernère minute pour se terminer de façon plus lente.
Puis un énorme "Soon" en guise de dernier morceau, clair et noisy à la fois sur lequel le crachin des guitares fait à nouveau merveille, de même que ces voix incomparables. Avec ces ornements sonores de toute beauté, résultat d'un génie de composition que beaucoup peuvent encore envier à Kevin Shields et sa formation.

Incontournable.
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TRACKLISTING:
1/ Only shallow
2/ Loomer
3/ Touched
4/ To here knows when
5/ When you sleep
6/ I only said
7/ Come in alone
8/ Sometimes
9/ Blown a wish
10/ What you want
11/ Soon

http://www.mybloodyvalentine.net/

http://www.myspace.com/mybloodyvalentine

Présentation

Hello!
Voilà mon blog consacré au rock sous toutes ses formes et dans toute sa diversité;
noise, noisy, expérimental, électro, indus, post-punk, pop, cold-wave, post-rock etc....
Vous y trouverez des chroniques écrites par mes soins et se rapportant aux courants cités plus haut, au gré de mes écoutes, de mes découvertes et de mes réceptions de cd destinés à être chroniqués.