mardi 18 décembre 2007

SONIC YOUTH "Sonic Youth" (2006, Geffen.Réédition)

Excellente initiative signée GEFFEN que de rééditer cette merveille d'album, le tout premier des new-yorkais, qui datait de 1982, et d'y adjoindre un live de cette toute première période. Cette ressortie permet au public de prendre la mesure et l'ampleur de ce disque que je considère pour ma part, et ce d'autant plus qu'il est maintenant remastérisé, comme un grand classique.
La trame noisy du groupe commence à se dessiner mais ici, le ton est moins ouvertement bruitiste, plus répétitif, et le groupe commence à nous régaler de ses sonorités de guitares hors du commun et de ces ambiances tellement prenantes que leur répétition finit par nous rendre complètement accrocs. Sombre, à la fois mélodique et dissonnant, le climat qui se dégage de cet opus sans équivalent dans le monde du rock aspire l'auditeur et le rend dépendant. Et rétrospectivement, on se rend compte que SONIC YOUTH est aussi bon lorsqu'il reste posé que dans ses débauches jouissives de décibels.
Des sonorités inquiétantes introduisent "The burning spear", qu'une batterie alerte et une basse bien en relief animent et tirent vers l'avant, épaulées idéalement par des guitares "dirty" avant l'heure, puis le chant de Thurston, à mi-chemin de la quiétude et de l'emportement. Et déja, les breaks magiques caractéristiques du groupe se mettent en place et produisent un effet terrible. Superbe entrée en matière, qui de plus, grâce à un son plus actuel, trouve parfaitement sa place parmi les productions récentes. Mieux, elle les surpasse.
"I dreamed I dream", lent et obscur, nous fait découvrir le chant discret, envoûtant jusque dans sa nonchalance, de Kim Gordon, des choeurs assurés par Thurston (ou Lee car il me semble bien reconnaître son organe vocal) en fond, intriguants et mystérieux, élevant encore un peu plus ce second titre vers les sommets. Presque industrielle, ou post-rock avant l'heure, de par son côté linéaire, la musique du groupe possède déja un pouvoir d'attraction énorme.
Cela se confirme sur "She is not alone" et son intro toute en guitares aigrelettes avec une Kim Gordon à la basse étonnamment présente, le chant de Mister Moore faisant le reste. Passé ces trois morceaux, on comprend où un groupe comme les LIARS, au demeurant excellent, est allé puiser ses idées et son inspiration. "I don't want to push it" voit ces guitares et cette basse s'illustrer et donner toute sa force à ce morceau vif aux motifs récurrents, Richard Edson assurant un rythme quasi-tribal qui complète parfaitement le reste.
Enfin "The good and the bad", long de huit minutes, voit le groupe délaisser ce côté répétitif tout en se montrant largement aussi bon, et imposer un long break absolument parfait, qui d'ailleurs constituera très vite l'une de ses caractéristiques et de ses nombreuses forces.
Place ensuite au live, antérieur à l'album puisqu'enregistré en septembre 1981. "Hard work" ouvre les débats et instaure une atmosphère semblable à celle de l'album, d'où émergent des guitares aussi délicieusement crades que celles du Velvet quelques années auparavant. "Where the red fern grows" perpétue ce climat orageux délectable, puis la version live de "The burning spear" propose une relecture légèrement plus rapide du titre studio au moins aussi captivante. Les élans bruitistes y gagnent également en intensité et participent au grand intérêt suscité par ce live. "Cosmopolitan girl" offre lui aussi un édifice instrumental impressionnant et met en valeur le chant toujours aussi séduisant de Kim. En entendant ces guitares, on comprend à quel point SONIC YOUTH a pu influencer les groupes actuels ou plus vieux. "Loud and soft", au titre peu représentatif de son contenu, permet au groupe de démonter sa maîtrise déja parfaite des alternances bruits/sérénité sur une durée plus longue qu'à l'accoutumée, puis "Destroyer" étale le savoir-faire de Thurston et Lee qui se lancent dans des duels sauvages et magnifiques qui démarquent alors radicalement le groupe de tout ce qui peut se faire à ce moment chez les autres et le placent bien devant ceux-ci. Plus inventif, plus personnel, addcitif jusque dans ses pointes soniques les plus poussées, SONIC YOUTH est tout simplement déja supérieur. Un "She is not alone" live en est la meilleure des preuves; les quatres expérimentateurs quittent la piste, partent dans des embardées au bout desquelles ils retombent immanquablement sur leurs pieds, et leur cohésion est déja renversante.
Pour achever cette oeuvre majeure, SONIC YOUTH nous fait profiter de "Where the red fern grows" version studio, qui se veut le pendant moins jusqu'aubout-iste de son live et nous montre de façon claire et définitive que tout morceau de SONIC YOUTH, quelle que soit le manière dont le groupe l'interprête, marque les esprits de façon durable et indélébile.
Achetez cette réédition. Elle constitue l'un des musts de l'année 2006, sans aucune contestation possible.
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TRACKLISTING:
1. Burning Spear
2. I Dreamed A Dream
3. She Is Not Alone
4. I Don't Want To Push It
5. Good And The Bad
6. Hard Work (live 16/09/1981)
7. Where The Red Fern Grows (live 16/09/1981)
8. Burning Spear (live 16/09/1981)
9. Cosmopolitan Girl (live 16/09/1981)
10. Loud And Soft (live 16/09/1981)
11. Destroyer (live 16/09/1981)
12. She Is Not Alone (live 16/09/1981)
13. Where The Red Fern Grows (studio version 1981)

lundi 17 décembre 2007

SHARITAH MANUSH "Démo" (2007, autoproduit)

Sacrée découverte que ce duo bordelais composé de Sonia (batterie, percussions) et Manu (chant, guitare 12 cordes et choeurs), qui pratique un western-folk mâtiné de country des plus passionnants. Western-folk étant une appelation utilisée à défaut d'autre chose tant les bordelais élaborent une musique en marge de tout autre courant existant.
On se retrouve d'entrée de jeu en plein far-west sur "When I was a bird" par le biais du chant de Manu, appuyé par les percus omniprésentes de Sonia et des guitares délibérément folk, et le mélange envoûte et fonctionne à merveille. "Three little dears" produit la même sensation, avec en plus de cela des cris et des choeurs qui retiennent l'attention, puis ces sifflements sur lesquels s'achève ce morceau aussi digne d'intérêt que le premier. Manu adopte ensuite un chant en ancien Français, quasiment médiéval, sur "Le soleil noir", un effet psychédélique assez saisissant émanant des choeurs et ajoutant à l'attrait déja exercé par la voix. Le tout sur fond de percussions qui achèvent de donner à cette alchimie toute sa particularité, son côté barré et personnel.
Barré et personnel comme l'excellent "Le lion et l'araignée" qui suit, Manu arrivant par le seul moyen de son chant caractéristique à susciter le plus grand intérêt. Tour à tour délirant et digne d'une B.O. de western, il captive et accompagne parfaitement l'acoustique des guitares et les percussions de Sonia. Des sifflements introduisent enfin "Dead moon rising", relayés par des "Ah-ah-aaah" et des "Ouh-ouh-ooouuuh" du plus bel effet, pour constituer un titre instrumental aussi psyché, prenant et dépaysant que le reste. Ce dépaysement, cet esprit "bourlingueur" étant parfaitement incarnés et illustrés par la pochette du disque qui en en coup d'oeil nous emmene aux quatre coins du globe, comme pour annoncer de façon visuelle et anticipée le contenu de cette démo.
Surprenante au premier abord, la musique de SHARITAH MANUSH s'impose ensuite de par son versant inédit et "voyageur" et fait de ce duo une révélation précieuse, qui échappe à la norme et démontre des qualités qui laissent augurer du meilleur.
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TRACKLISTING:
1. When I was a bird 2. Three little dears 3. Le soleil noir 4. Le lion et l'araignée 5. Dead moon rising

ACTION DEAD MOUSE "Pets and Nerds attack Planet Earth!" (2007, Greed Recordings)

Greed Recordings nous a "sorti" MOONMAN, excellent groupe aux vélléités expérimentales porteuses de bien belles choses, ou encore DELPHINE DORA AND THE UNEXPECTED ou CORNFLAKES HEROES. Que des groupes atypiques et singuliers, talentueux et auteurs d'albums captivants.
C'est donc aussi le cas d' ACTION DEAD MOUSE, formation italienne issue de Bologne, qui pratique un post-rock varié et mouvementé, à tel point que l'appelation post-rock ne peut suffire à décrire la musique du groupe.
En effet, celui-ci inclut une viole et des voix sur quelques morceaux, ce qui le différencie déja des autres, et parvient à captiver sur un disque constitué uniquement de morceaux long format.
Si la rêverie inhérente au post-rock est présente, les italiens y injectent une dose de rock, de pop, de même que quelques pointes quasi-bruitistes comme sur "La redenzione del giovane Mai Pei". Et les voix, rares mais marquantes, prennent différentes intonations, tantôt ouvertement rock, tantôt plus enfantines, souvent intriguantes, toujours remarquablement assorties à l'ambiance qui se dégage des compos.
Quand il ose un format plus court, par exemple sur "Lesson I learned by Raymond", ACTION DEAD MOUSE développe un climat presque math, le côté démonstratif en moins, et excelle même si les longs morceaux restent son exercice favori. Les brisures de rythme restent mesurées, judicieuses, jamais excessives, et mettent en valeur des morceaux ingénieux, sacrément bien éxécutés, tel "The day Grandma died" ou le phénoménal "Wegmann" qui ouvre l'album et dure pratiquement dix minutes. La guitare nous régale de sonorités différentes et qui se complètent comme par magie, la batterie se fait discrète ou assénnée et la viole vient joliment relever et assombrir l'ensemble, puis une voix lointaine apparaît furtivement sur fond de guitares acérées et sur un rythme soutenu. Tous ces éléments cohabitent parfaitement et forment des morceaux addictifs, sur lesquels il se passe toujours quelque chose. La musique de ce groupe a ce petit plus, cette somme d'éléments supplémentaires qui font pencher la balance du bon côté et rend sa création passionnante.
Passionnante, comme ce "Edgar" qui sonne comme un véritable standard de musique non-identifiée, ce "Adulationize" aux accélérations rock, savamment "breaké", et comme l'intégralité des morceaux qui s'offent ici à nos écoutilles étourdies de plaisir.
Superbe album, complètement à part et indispensable.
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TRACKLISTING:
1. Wegmann 2. Edgar 3. Adulationize 4. Antistress, mia dolce Bess 5. La redenzione del giovane Mai Pei 6. Lesson I learned by Raymond 7. The day Grandma died 8. Life and death of a small turtle

samedi 15 décembre 2007

SWEAT BABY SWEAT « …And the crows are flying over » (2007, autoproduit)

Bordeaux est une ville résolument rock et il n’est pas rare, quand on est un peu « défricheur », de tomber sur quelques pépites rock’n’roll qu’on se félicité aussitôt chaleureusement d’avoir dénichées.
C’est le cas pour ce combo rageur nommé SWEAT BABY SWEAT qui balance la sauce allègrement et nous gratifie de morceaux costauds, le tout en à peine plus de 32 minutes. Le quartet aquitain va à l’essentiel et fait mouche, comme la plupart des groupes de cette mouvance qui ne s’embarrassent pas de fioritures. Le son est brut, garage à souhait, et sied à l’esprit du groupe tout en le mettant à l’honneur par le biais de ces compos parfaites.
Dès «Intro/The sin», des guitares remontées et une batterie percutantes donnent le ton, appuyées par une voix à l’avenant. Et la recette marche à merveille, déjà sur «I’m getting mad» puis sur «Baby cry on me» emmenés par des riffs furieux, et sur toute la durée de cet album dont aucun titre ne montre de signe d’essoufflement.
De surcroît, SBS sait amener de la diversité, en attestent les morceaux acoustiques comme «…And the crows are flying over » ou le bonus track «I can’t let you go» ou courts et rentre-dedans comme «The knife and the thief». Cette diversité permet d’échapper à la redite dans laquelle tombent certains groupes rock’n’roll qui ne font qu’user inlassablement des mêmes ficelles.
Ici, on peut profiter de morceaux attractifs et variés, même si la base reste bien évidemment rock’n’roll. Et au final, on s’attache à cet album sans failles, excellente carte de visite pour un groupe talentueux. Talentueux, et dont on attend les prochaines productions avec impatience, mais aussi ses prestations live qui sont à n’en pas douter incendiaires.
Vivement la suite et « Dance baby dance » !
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TRACKLISTING:
1. Intro/The sin 2. I'm getting mad 3. Baby cry on me 4. I'm sick on a plane 5. ...And the crows are flying over 6. The knife and the thief 7. Pay cash 8. Driving women 9. Dance baby dance 10. Where is the blues 11. Teen rock band better go suicide 12. I can'ty let you go (bonus track)

The BREEDERS "Pod" (4AD, 1990)

En 1990 sort cet album des BREEDERS, censé constituer une "récréation" pour une Kim Deal en sévère désaccord, dira t-on, avec Black Francis. Mais quand on se rend compte que ce disque sort la même année que le "Bossanova" des PIXIES, on ne peut s'empêcher de penser que la bassiste-chanteuse, qui troque ici la basse pour la guitare et s'entoure d'excellents éléments (Tanya Donnelly des THROWING MUSES à la guitare et au chant, Josephine Wiggs de Perfect Disaster à la basse et le seul homme du groupe, Shannon Doughton, de SLINT, à la batterie), accorde beaucoup plus d'importance qu'il n'y parait à ce projet récréatif.
L'écoute confirme brillamment cette impression et si l'influence des PIXIES semble bien présente, il nous faut bien nous rendre compte que les douze titres présentés ici n'ont pas grand-chose à envier à ceux des Lutins. C'est dire leur niveau...mais bon, Kim Deal n'a pas écrit "Gigantic" pour rien, n'est-ce pas?
Ici, on oscille entre titres lents façon PJ HARVEY (un violon orne même certains titres) et bourrasques rock à la manière des Pixies, et l'album trouve son assise entre les deux en même temps qu'il nous gave de chansons imparables. De plus, les BREEDERS se permettent ici une relecture plutôt accomplie du "Happiness is a warm gun" des BEATLES. Et la patte de Steve Albini dote les compos du groupe d'un son parfaitement approprié, à peine travaillé mais pas complètement "dirty".
Résultat, les titres marquants pleuvent et font de ce premier disque un incontournable au même titre que le suivant, "Last splash". "Glorious", l'enlevé "Doe", "Fortunately gone", "Lime house" entre autres, le ménent vers les sommets et tout contribue ici à mettre en valeur cette production en forme de coup de maître. Le son de basse de Josephine Wiggs, les guitares jouissives de Kim et Tanya et la frappe simple et efficace de Shannon, combinés aux voix associées ou distinctes de ces mesdames Deal et Donnelly, réellement charmeuses et élégantes, forment un tout auquel il est bien difficile de résister.
La suite confirmera d'ailleurs le potentiel du groupe, que ce soit sur "Last splash" ou "Title K", et sa capacité à délivrer des opus variés et sans aucune faute de goût.
Indispensable, d'autant plus que le groupe s'est récement reformé et qu'un album est annoncé pour 2008...
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TRACKLISTING:
1. Glorious 2. Doe 3. Happiness Is A Waem Gun 4. Oh! 5. Hellbound 6. When I Was A Painter 7. Fortunately Gone 8. Iris 9. Opened 10. Only In 3's 11. Lime House 12. Metal Man

dimanche 9 décembre 2007

37500 YENS "Astero" (Distile records, 2007)

Après une démo et un split avec "L'ombre de la souris dans la deuxième lune", le duo rémois composé de Jud (guitare) et Frank (batterie) sort son premier véritable album, et nous réjouit sur toute la l'intégralité de cet opus captivant et jamais trop démonstratif. Son rock expérimental mâtiné de hardcore ou post-hardcore, légèrement math, force l'admiration et fait preuve d'une réelle inspiration. Quelques pointes quasiment post-rock font ça et là leur apparition et donnent du corps à un ensemble aussi mélodique que puissant, aussi fin que percutant, et bien équilibré entre ces différentes tendances.
"37501" ouvre les festivités et accroche aisément l'oreille, en débutant doucement pour ensuite monter en puissance et partir dans une envolée noise bienvenue, qui donne une idée intéressante de ce que pourrait être le hardcore s'il se voyait débarassé de ce surplus de "braillardise" dont font preuve certains groupes pourtant bons au départ.
C'est ce que montre l'intro de "Astero", le titre suivant, les deux collègues permettant ensuite au morceau de respirer par le biais de breaks et de plages plus apaisées, le duo ayant l'art de faire se succèder ces ambiances contrastées en en faisant des éléments dont la combinaison débouche sur des morceaux parfaits et sans failles. Sans failles, comme "Microphonie", troisième titre doté de voix qui se prêtent parfaitement à l'ambiance faussement tranquille développée ici, ce titre s'emballant d'ailleurs sur sa dernière minute de façon toujours aussi convaincante que les autres chansons. Cette puissance anime le début de "Chapitres", les guitares se montrant comme à l'accoutumée volubiles et inspirées, soutenues par une batterie elle aussi efficace. Et là, c'est la douceur qui succède à la puissance, de façon au moins aussi probante que quand l'inverse se produit.
Surprise ensuite sur "Canard boiteux" où intervient un sax qui rappelle les excellents PROHIBITION et qui donne à cette compo des allures free appréciables, complétées par le climat jazz-rock galopant et bondissant de "Intérieur 1", aussi débridé, aussi hors-normes, aussi libre d'interprêtation que ce qui précède.
L'intro de "Intérieur 2" donne libre cours au côté agressif de 37500 YENS, toutefois tempéré par de courts moments plus posés, avant que la guitare et la batterie ne repartent sur la fin du morceau dans des élans plus mitigés, à mi-chemin des deux options. Le tout sans que les morceaux décrits ici ne baissent une seule seconde en qualité.
Et comme l'excellent "The Sullivan's quartet" conclut de manière probante, toujours dans cette délicieuse alternance jamais forcée et toujours juste qui fait la force du duo, et en instaurant des voix criées en adéquation avec la structure du titre, l'auditeur amoureux de ces univers tourmentés et magnifiques trouvera largement dans ce "Astero" de quoi satisfaire son attente.

A découvrir urgemment. Un album solide et un groupe exemplaire qui nous apporte le brillante preuve que nul n'est besoin d'en rajouter et de sombrer dans le tape à l'oeil ou le démonstratif pour captiver son auditoire.
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TRACKLISTING:
01 37 501 02 Astero 03 Microphonie 04 Chapitres 05 Canard Boiteux 06 Intérieur 1 07 Intérieur 2 08 The Sullivan's Quartet

http://www.myspace.com/37500yens

http://www.distilerecords.com/



samedi 8 décembre 2007

FRENCH COWBOY "Baby Face Nelson was a French Cowboy" (Havalina Records, 2007)

Une fois les LITTLE RABBITS dissous, Federico Pellegrini s'est fendu d'un excellent disque avec Helena Noguerra sous le nom de Baby Face Nelson et Dillinger Girl, tandis que les autres membres boostaient allégrement Katerine en assurant, avec brio, son accompagnement.
Ce disque constitue le résultat de la réunion de l'un et des autres et se démarque quelque peu du registre propre aux LITTLE RABBITS. Et ma foi, le fruit des retrouvailles s'avère brillant et même bien plus que cela. On sent que ces musiciens ne sont jamais aussi bons que lorqu'ils bossent ensemble et de leur cohésion nait une grande oeuvre sous la forme de ce disque varié et classieux, aussi distingué que déjanté, aussi propre que furieusement rock'n'roll en certains endroits.
Ca débute façon western avec le superbe "Stranger". Chant racé, accompagnement sobre et dépouillé débouchent sur un titre imparable et constituent la meileure entrée en matière qui soit. Puis sur "Shake", FRENCH COWBOY poursuit sur la même voie mais en s'électrifiant ensuite pour donner à ce morceau une teinte plus nettement rock'n'roll et confirmer l'impression laissée par la première plage. On se remet à peine qu'un autre titre à la sensibilité exacerbée, "Happy as can be", enfonce le clou en imposant un folk délicat et envoûtant, Pellegrini y étant pour beaucoup avec sa voix si singulière, éprise d'émotion tandis que derrière, ses acolytes élaborent le meilleur accompagnement qui soit. Cette douceur, ce climat folk racé, on le retrouve sur "The letter U", puis c'est Gainsbourg qui est mis à l'honneur sur une adptation toute personnelle de la Ballade de Melody Nelson, sur laquelle le chant de Barbara Pissere fait joliment écho à celui du sieur Pellegrini.
L'ambiance western-folk se perpétue sur "Leather boots", tout aussi accrocheur et distingué que ses prédécesseurs, sur un rythme toutefois légèrement plus enlevé, un baryton venant ajouter encore à la superbe du morceau, puis sur l'apaisé "Second skin" qui permet au cowboy français de garder une bien fière allure.
Transition sur "Supermarket" qui délivre un garage rock direct et jouissif et tranche nettement avec le répertoire proposé jusqu'alors. Où l'on voit que le groupe convainc sur tous les plans, ce que prouve "Dis-moi", excellent titre pop-rock enjolivé par des trompettes et en sa dernière minute par des guitares nerveuses.
Le tempo retombe ensuite sur "Share", nouveau titre folk crépusculaire sur lequel les anciens RABBITS assurent des choeurs de toute beauté, puis reprend un peu de vitesse sur "Changes" sur lequel les voix entremêlées font merveille et qui entérine définitivement le statut de "grands" que ces messieurs mériteraient de posséder depuis le début de leur carrière commune.
"Puke" instaure la même délicatesse que "Happy as can be", puis "Dream" nous assène le coup de grace en nous faisant décoller par le biais de ses trompettes que des guitares discrètes et sales à la fois épaulent merveilleusement.
Arrive alors un morceau caché, "Hymne à la baise", lui aussi joliment orné et au texte...réaliste, je dirai, et particulièrement bien pensé. De surcroît, la voix de Barbara Pissere se montre parfaitement complémentaire de celle de Federico et permet à cet album qui fera date de s'achever en fanfare, de la même façon qu'il avait débuté.

Superbe disque et grand retour pour des musiciens qui en tournant une page en ont ouvert une au moins aussi intéressante. Bravo à eux.
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TRACKLISTING:
1. Stranger 2. Shake 3. Happy as can be 4. The letter U 5. La ballade de baby face Nelson 6. Leather boots 7. Second skin 8. Super market 9. Dis-moi 10. Share 11. Changes 12. Puke 13. Dream 14. Hymne à la baise



PLANETS "Planets" (Distile Records, 2008)

Quelle ne fut pas ma surprise en recevant ce superbe objet; un packaging cousu main, en tissu et renfermant une feuille d'arbre (réelle) sous laquelle se trouve le nom du duo: PLANETS. J'avoue ne rien avoir su du groupe, ou presque, avant que Distile Records, excellent label parisien, me fasse parvenir cet album.
Attiré par la beauté de l'objet, ainsi que le nom du groupe, je décidais donc donc d'enfourner le cd dans ma platine, ayant bien sur des à prioris favorables vu la qualité des groupes abrités par Distile. Et là, la claque, la grosse gifle, à l'écoute de ce math-rock mélodique et remuant, à la richesse et à la variété renversantes. Les californiens Paul Slack (basse) et Thomas Crawford (batterie) nous régalent de douze morceaux parfaits, le tout en 26 mns environ, après "In" une intro lancinante et noisy sur laquelle appraissent des voix samplées.
Passé cette jolie ouverture, "O people" -tiens, des voix font aussi ici leur apparition et ce n'est pas pour nous déplaire- mixe habilement impulsivité et mélodie, instinct et technicité. C'est vif et remuant, ça accélère pour ensuite redevenir plus nuancé. Et surtout, les titres mêlent des éléments musicaux disparates et parfaitement complémentaires au niveau du rendu. Les bribes de pop, les pointes jazzy, post-rock, noise ou post-hardcore s'imbriquent naturellement, grace au savoir-faire de PLANETS et à son sens de la composition. "Steps" engendre les mêmes sensations. Les breaks sont parfaitement en place et le pouvoir d'attraction de cette musique hybride est énorme dès lors qu'on a pu en apprivoiser le côté indomptable, ce qui peut demander du temps et un certain investisement dans l'écoute, mais s'avère être d'un apport loin d'être négligeable.
De surcroît, le duo fait preuve d'une certaine capacité à varier les ambiances d'un morceau à l'autre, exemple ce "Return of a dead man" moins galopant que les morceaux précédents et tout aussi prenant ou "Dude life" et sa coloration dépaysante sur fond de riffs de basse massifs, puis "And" et son climat faussement serein, ou "Short prelude" et ses sonorités presque enfantines sur voix chuchotées. Et enfin un "Out" assez électro en guise de dernier titre.
Partout ailleurs, un math-rock bien pensé, superbement bien éxécuté, comme sur le génial "To think" ou "Free ranger" et ses voix discrètes mais qui ont le mérite d'apporter un plus à un ensemble déja probant.

Inclassable (c'est ce qui en fait d'ailleurs l'intérêt) et digne du plus grand intérêt, la musique de ce duo hors-normes attirera irrémédiablement tout amateur de nouveauté.
Faites l'effort, vous serez loin de le regretter.
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TRACKLISTING:
1. In
2. O people
3. Steps
4. Return of a dead man
5. Vow of silence
6. Dude life
7. Exorcize!
8. And
9. To think
10. Short prelude
11. Free ranger
12. Out

jeudi 6 décembre 2007

The STONE ROSES "The Stone Roses" (Silverstone Records, 1989)

1989: la new-wave décline et le rock noisy fait son apparition par le biais de disques comme Surferrosa des PIXIES ou encore Isn't anything des PIXIES. En Angleterre, la disparition des SMITHS laisse le trône de la pop-rock vacant et le pays moribond, à, la recherche d'un groupe de même envergure. C'est alors qu'apparaissent les STONE ROSES de Ian Brown et cet album que je continue à considérer comme l'un des meilleurs albums pop de tous les temps. Les tubes pleuvent et le premier titre, ce "I wanna be adored" parfait sur toute la ligne, donne le ton du disque. Dans son sillage, les standards pop se ramassent à la pelle: "She bangs the drums", l'enlevé "Elephant stone", "Waterfall"et leur pop acidulée, le psychédélisme de "Don't stop", la légèreté de "Bye bye badman", l'éternel "Sugar spun sister". La voix délicate de Ian Brown et les guitares de John Squire sont imparables et la rythmique de Reni et Gary Mounfield à l'unisson de cette paire à l'inspiration et à l'inventivité hors du commun.
C'est ensuite un autre standard qui nous tombe dessus sous la forme de "(Song for my) Made of stone", mon préféré, et son envolée de guitare céleste, puis la finesse de "Shoot you down" caresse l'auditeur, déja conquis, dans le sens du poil.
Quant aux trois titres restants, ils sont faits de la même étoffe et achèvent cet opus de la même façon qu'il avait commencé; sur les chapeaux de roue.
"This is the one" d'abord, excellent titre pop-rock, puis pour finir, deux des titres pour lesquels les STONE ROSES seront à tout jamais reconnus; "I am the ressurection" et son rock doux-amer, ponctué d'une partie expérimentale très réussie sur sa seconde moitié, très groovy, réminiscente de ce que sera le son Madchester, puis "Fools gold" et ses élans funky, lui aussi représentatif du son baggy à venir et par conséquent de l'album qui suivra, "Second coming".

Une oeuvre majeure à l'impact énorme, que pour ma part je me repasse encore, actuellement, quasi-quotidiennement.
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TRACKLISTING:
1. I Wanna Be Adored
2. She Bangs The Drums
3. Waterfall
4. Don't Stop
5. Bye Bye Badman
6. Elephant stone
7. Elizabeth my dear
8. (Song for my) Suger spun sister
9. Made of stone
10. Shoot you down
11. This is the one
12. I am the ressurection
13. Fools gold

http://www.thestoneroses.co.uk/

mercredi 5 décembre 2007

THRUSHES "Sun come undone" (Birdnote records, 2006)

Jolie surprise que ce disque du quartet de Baltimore, qui pratique un shoegaze et une dream-pop attractifs et de toute beauté, agrémentés d'explosions sonores caractéristiques de ces courants. Leur musique a le don de conserver, même au plus fort de ces élans sonores, sa splendeur et sa classe. On pense en certaines occasions à MY BLOODY VALENTINE, parfois aussi aux groupes de chez 4AD comme Lush ou Throwing Muses, ou aux Jesus and Mary Chain comme sur le magnifique "Heartbeats" qui évoque "Just like honey". Légereté et pointes plus colériques se cotoient et forment de superbes morceaux, à commencer par "Aidan quinn" introduit par une voix féminine charmeuse et qui se voit soudain traversé par des guitares noisy majestueuses. Le groupe joue remarquablement la carte de cette alliance mélodie rêveuse/bruit modéré, comme en atteste le troisième morceau, "Loyalty" dont l'envolée rappelle le post-rock de SIGUR ROS.
Sur "Into the woods", il se montre plus direct, plus délibérément noisy et amène par ce biais de la diversité dans les ambiances proposées, "Flying" confirmant cette option avec brio. Les guitares ménent la danse et sont plus denses et le rythme plus appuyé. Puis "Ghost train" alterne sérénité et explosions vocales et instrumentales à la manière de SONIC YOUTH, laissant ensuite le soin à "Halloween" de nous ramener en territoire plus clairement pop, imité en cela par "New year's kiss" et ses guitares acides mais jamais agressives.
"Wake up" exhale des sonorités là aussi très dream-pop sur rythme alerte, le crachin des six-cordes se faisant ensuite plus épais, puis "Roy" se déploie paresseusement jusqu'à ce qu'une montée en puissance survienne et fasse de ce morceau une énième réussite sur cet album qui risque fort d' amener les TRUSHES au statut de grosse révélation dream pop/shoegaze.

Ceci d'autant plus que le titre qui clôt l'album, "The hardest part", constitue lui aussi un vrai régal qui oppose joliment calme relatif et ambiances plus orageuses tout en gardant une beauté époustouflante.

Superbe premier album, donc, pour un groupe qui d'entrée peut prétendre à une place de choix dans un créneau qui depuis quelques temps effectue un retour remarqué et apprécié.
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TRACKLISTING:
1. Aidan Quinn 2. Heartbeats 3. Loyalty 4. Into the Woods 5. Flying 6. Ghost Train 7. Halloween 8. New Years Kiss 9. Wake Up 10. Roy 11. The Hardest Part


http://www.thrushesrule.com/

http://www.myspace.com/thrushes

vendredi 30 novembre 2007

ELASTICA "Elastica" (Geffen, 1995)

Gros carton que ce formidable album d'ELASTICA, groupe mené par la séduisante et talentueuse Justine Frischmann, alors petite amie de Damon Albarn, chanteur de BLUR. Celui-ci apparait d'ailleurs sur l'album mais se contente d'intervenir aux claviers sur trois chansons. De ce fait, l'album n'est du qu'aux aptitudes du groupe, constitué de trois filles épaulées par un batteur. Et quand on voit le résultat, on se dit qu'il n'était nullement nécessaire qu'Albarn s'investisse plus que cela tant ce disque regorge de tubes et de chansons imparables et entraînantes.
Dès "Line up" et sa guitare incisive, suivi d'un "Annie" mordant et à l'esprit punk, ELASTICA nous met dans les écoutilles deux titres tubesques, d'autant plus que "Connection" qui suit, avec ses airs de BREEDERS énervées et ce chant charmeur et insoumis, se pose également en tube intégral.
L'énergie et les mélodies sont au rendez-vous et font bon ménage et la diversité des titres fait que cet album parait meilleur encore. "Car song" et ses airs de VERUCA SALT mid-tempo, "Smile" joué à cent à l'heure, un "Hold me now" sur lequel le chant et les inflexions pop rappellent GARBAGE (pour le meilleur bien sur), un "S.O.F.T." plombé et mélodiquement impeccable, "Indian song" aux accents orientaux bienvenus; cette première moitié d'album est renversante, exemplaire de par la multiplicité des climats parcourus tout en gardant une base bien évidemment rock, et le côté immédiatement accrocheur des compos du groupe.


Que dire donc de la seconde partie?

Eh bien elle est du même niveau, introduite par un "Blue" trompeur, qui débute calmement pour ensuite hausser la rythme et permettre au groupe de poursuivre sa marche en avant. "All- nighter" vient s'ajouter à la cohorte des titres courts et acérés, puis on se retrouve en face d'un énorme titre pop-rock avec "Waking up", l'un des plus gros succès du groupe, ce qui n'étonne nullement à l'écoute. Essayez de vous chasser ce refrain de la tête; c'est mission impossible!
On retrouve un petit air BREEDERS/VERUCA SALT sur "2:1", posé et orné de guitares assez tranquilles qui soulignent parfaitement la mélodie du morceau, puis "See that animal" voit une certaine vigueur revenir en scène, une ligne de basse magique signée Annie Holland venant étoffer superbement le morceau.
Arrive ensuite ce "Stutter" qui me fait à chaque fois fondre; énergie débridée, mélodie, guitares cinglantes, paroles ironiques (pas fier d'être un mec et Justine exprime des choses tout à fait vraies dans ce titre); tout est ici réuni pour faire un tube rock et c'est le cas.

C'est fini, me direz-vous?

Eh bien non! "Never here", titre rock à guitares détonnant, une fois de plus terriblement séduisant d'un point de vue mélodique, vient nous mettre sur le sol, puis le court et rapide "Vaseline", avec ses "lalalala,lalala,lalala" vient consacrer ELASTICA et faire de cet album un indispensable de cette année 95 et même, osons le dire, de cette décennie.

Achetez-le!
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TRACKLISTING:
01 Line up02 Annie03 Connection04 Car song05 Smile06 Hold me now07 S.O.F.T.08 Indian song09 Blue10 All-nighter11 Waking up12 2:113 See that animal14 Stutter15 Never here16 Vaseline

http://www.stutter.demon.co.uk/elastica/

http://elasticated.org/

http://www.myspace.com/stutterconnection

mercredi 28 novembre 2007

BRITISH SEA POWER "The decline of British Sea Power" (Rough Trade, 2003)

ROUGH TRADE est connu pour les talents qu'il déniche et les gars venus de Brighton sont loin d'infirmer mes propos sur cet excellent album. Rageur la plupart du temps, il sait aussi faire dans l'émotionnel et composer de superbes chansons, sensibles et mélodiques.
"Men together today" présente peu d'intérêt dans le sens où il sert juste d'introduction; mais après, c'est la déferlante!
"Apologies to insect" est un morceau de rock agité et changeant dans ses humeurs, qui part dans des envolées bruyantes et déchainées pour aussitôt après amener de jolis breaks, qui relancent la machine efficacement. Super premier titre donc, auquel succède "Favours in the beetroot fields", second morceau aux vocaux épris de folie et se prêtant admirablement au rock'n'roll débridé des Anglais, aux guitares offfensives et inspirées.
Passé ces plages de rock furieux et imprenable, le côté plus sensible de BRITISH SEA POWER se fait entrevoir sur "Something wicked", enlevé mais tempéré, et dont le chant dégage une émotion non-feinte.
"Remember me" prend le relais des titres nerveux, gorgé de guitares volubiles et mis en valeur par une voix attrayante en toutes circonstances, puis "Fear of drowning" donne le change à "Apologies to insect" en jouant sur l'alternance déchainement/accalmies (toutes relatives) pour nous donner un morceau aussi plaisant que les précédents.
"The lonely" exacerbe le versant émotionnel du groupe tout en affichant ses capacités à convaincre en se modérant, en bridant quelque peu son énergie, de même que "Carrion"; ces deux morceaux font honneur au rock poppy à guitares et élevent encore un peu plus le niveau de ce disque par la diversité dont ils le font bénéficier. Le quasi-acoustique "Blackout" suit la même voie en plus délicat encore, tout aussi convaincant également. Il trouve en ce "Lately" en deux parties -d'abord atmosphérique puis plus bruitiste, carrément noisy même sur sa dernière minute-, sa parfaite suite et le complément idéal à cette collection de titres qui passent en revue, et pour un résultat époustouflant, les différentes tendances du rock actuel.
Il ne reste alors plus qu'à conclure en beauté et c'est ce qui arrive sur le superbe "A wooden horse" à la puissance émotionelle surprenante. Et de déclin, comme évoqué dans le titre de l'album, il n'est ici nullement question, bien au contraire!

Un excellent groupe, donc, de ceux dont on ne parle que trop peu et qui, à chaque livraison, réalisent un sans-fautes et nous font don de titres renversants, qu'ils soient ouvertement rock, posés ou à mi-chemin de ces deux tendances.
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TRACKLISTING:
1.Men Together Today
2.Apologies To Insect Life
3.Favours In The Beetroot Fields
4.Something Wicked
5.Remember Me
6.Fear Of Drowning
7.The Lonely
8.Carrion
9.Blackout
10.Lately
11.A Wooden Horse

GRAVENHURST "The Western lands" (Warp/Discograph, 2007)

Nick Talbot, tête pensante de GRAVENHURST, poursuit ici la démarche entamée sur le superbe "Fires in distant buildings", continuant à enrichir sa folk gracile et mélancolique de sonorités rock bienvenues.
Ce faisant, il garde sur certains morceaux cette délicatesse acoustique propre par exemple à "Flashlight seasons" et la cohabitation de ces deux options débouche sur un album magnifique et bien équilibré.

Le lumineux "Saints" qui ouvre le bal constitue un entrée en matière parfaitement réussie en instaurant un climat tristounet et aérien très prenant. Puis "She dances" et ses guitares à la SONIC YOUTH en intro alterne superbement parties rock et plages un ton en dessous, mais en conservant une certaine tension. On sent le morceau prêt à exploser et c'est ce qui arrive mais brièvement, par le biais d'une superbe envolée des guitares qui aussitôt après laisse la sérénité reprendre ses droits.
Ce véritable "décollage" survient sur "Hollow man" introduit et mené par des guitares pétaradantes, puis survient un break noisy bien amené qui fait de ce titre un classique bruitiste incontestable.
"Song among the pine" renoue avec la folk pure, à l'acoustique enchanteresse, puis "Trust" développe un rock aux guitares cristallines, puis plus floues, d'une grande élégance.
"The western lands" consiste en un excellent instrumental pop-rock enlevé, porté vers l'avant par une batterie martelée.

C'est ensuite à MY BLOODY VALENTINE que l'on pense sur "Farewell, farewell", son chant rêveur et ses guitares à la saturation retenue; "Hourglass" lui succède et cette fois, c'est à folk-rock doucereux que nous avons droit, et on remarque qu'en dépit de la diversité de ce disque, jamais Talbot ne s'égare ou sombre dans la médiocrité. Bien au contraire, son talent explose sur chacune de ses compositions et la folk apaisée de "Grand union canal" le prouve joliment, illuminée par une guitare très expressive.
Et quand "The collector" nous arrive en guise de dernier titre, GRAVENHURST nous gratifie d'une montée en puissance progressive et magistrale, partant d'une base acoustique pour en arriver à des sonorités pop, rock puis noisy, comme pour faire étalage de ce que contient cet album qui constitue un pas en avant, un de plus, pour un groupe en constante évolution.
Le tout sans la moindre précipitation, en étoffant ça et là ses morceaux, au grè de ses envies et de ses humeurs, pour sortir de superbes albums.

Hautement recommandé.
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TRACKLISTING:
01. Saints 02. She Dances 03. Hollow Men 04. Song Among the Pine 05. Trust 06. The Western Lands 07. Farewell, Farewell 08. Hourglass 09. Grand Union Canal 10. The Collector

The TWANG "Love it when I feel like this" (B-Unique, 2007)

Je me pose souvent une question qui est la suivante: faut-il se méfier quand un groupe à peine né est encensé par la presse? A vrai dire je ne me pose plus la question; je me méfie, et cet album de The TWANG est la parfaite illustration du bien-fondé de mon septicisme.

En effet, si vous le considérez en tant que tel, ce disque peut très vite séduire et le groupe se poser en vraie révélation. Dès "Ice cream sundae", ce petit air de HAPPY MONDAYS, ce rythme baggy façon STONE ROSES, accroche, et le mix U2/THOUSAND YARD STARE époque "Fair to middling"de "Wide awake" surprend agréablement. Excellents débuts donc, en dépit de la visibilité évidente des influences du groupe.
Là où ça se gâte, c'est quand The TWANG copie péniblement et ce dès le titre suivant, "The neighbour"; Shaun Ryder et ses HAPPY MONDAYS peuvent dormir, ou se défoncer, tranquilles: la relève est encore loin derrière!
"Either way" qui arrive ensuite exhale un enivrant parfum de THOUSAND YARD STARE, et si cette chanson est bonne, on ne peut s'empêcher de penser que le groupe manque d'originalité, d'identité.
Autre bonne chanson avec "Push the ghosts" mais voilà, le constat est là: ici, c'est aux PSYCHEDELIC FURS, dont les guitares et le chant sont ici reproduits quasiment à l'identique, que The TWANG doit sa réussite.

Et quand le groupe fait dans le personnel sur "Reap what you sow", le rendu est à la limite de l'insignifiant.
"Loosely dancing" et ses intonations baggy-Madchester constitue un bon titre, mais on n'arrive plus à se défaire de l'impression que le groupe "pompe" à outrance et gagnerait à développer un univers singulier, détaché de ces influences criardes. Et "Two lovers", à l'instar de "Reap what you sow", le fait mais sans réellement convaincre, de même que "Don't wait up".
Il reste alors deux titres pour sauver la mise et "Got me sussed" y parvient à grand-peine. Heureusement, "Cloudy room" est un peu meilleure et redore le blason de la bande. Et on sort de l'écoute de ce disque avec le sentiment d'un beau gâchis, quand on voit ce que le groupe peut et sait faire en certaines occasions.
Attendons toutefois le prochain essai et laissons sa chance à un groupe dont le "buzz" dessert peut-être, à sa décharge, la liberté musicale et la marge de manoeuvre.



PS: C'est sur le cd bonus de l'import, constitué de titres live, acoustiques et d'un remix des Streets, que le groupe se montre enfin convaincant.
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TRACKLISTING:
1.Ice Cream Sundae 2.Wide Awake 3.The Neighbour 4.Either Way 5.Push the Ghosts 6.Reap What You Sow 7.Loosely Dancing 8.Two Lovers 9.Don't Wait Up 10.Got Me Sussed 11.Cloudy Room


http://www.thetwang.co.uk/

http://www.myspace.com/thetwang

mardi 27 novembre 2007

HÜSKER DÜ "Zen arcade" (SST, 1984)

Ayant chroniqué "Warehouse...", il m'était impossible de passer sous silence l'un des meilleurs disques de "rock sauvage" de tous les temps. Bob Mould fait peuve ici d'un génie incroyable et nous refile vingt-trois titres terribles, d'une variété à toute épreuve et d'une qualité supérieure.
Déja, sur les six premiers titres, on est saisi par cette diversité, cette constance dans la qualité.

Après deux coups de boutoirs salvateurs, "Something I learned today " et "Broken home, broken heart", le chanteur guitariste fait défiler un superbe titre folk, "Never talking to you again", un autre titre rageur, "Chartered trips", un morceau expérimental barré, "Dreams reoccuring", puis une tracerie quasi hardcore, "Indecision time".
On reste étourdi par cette démonstration, et le sieur Mould, non-content de nous mettre sur le flanc, poursuit ses assauts soniques: "Hare krsna" en essai parfaitement réussi de rock déstructuré, génialement bizarroïde; "Beyond the threshold" compact et fonceur; un "Pride" hurlé aux guitares déchainées comme c'est souvent le cas sur ce monument.
Plus loin, "I'll never forget you" dans la même veine, "Biggest lie" entre punk-rock et hardcore, avec ses guitares qui préfigurent ce que seront celles du "Surferrosa" des PIXIES, puis un standard de rock braillé, "What's going on".

On n'en est alors qu'à la moitié de l'album et le trio, loin de s'essoufler ou de perdre l'inspiration, va continuer son oeuvre.

"Masochism world" rapide, aux vocaux colériques, précède un nouveau titre expérimental, assez écorché finalement, "Standing by the sea". Un certain psychédélisme fulgurant ce dégage de ce morceau, puis c'est un rock moins radical et tout aussi attrayant qui nous est offert sur "Somewhere".
Passé le court intermède "One step at a time", superbe titre pop, un tube, ni plus ni moins, sous la forme de ce "Pink turns to blue", son refrain inoubliable et ses guitares divines, qui partent dans un joli solo. Superbe.
"Newest industry" est lui légèrement plus rock, dans la veine de "Warehouse...", puis un nouvel intermède au piano vient couper l'élan.

Couper l'élan?

Pas vraiment, vu ce "Whatever" qui faut lui aussi dans le rock à guitares rapide et mélodique, puis ce "Tooth fairy and the princess" constitué de bruitages sur fond de voix loufoques et qui nous montre que le trio réussit tout ce qu'il entreprend même dans l'expérimentation.
Enfin, pour finir, deux autres plages majeures; le rock'n'roll exemplaire de "Turn on the news" sur lequel bon nombre de jeunes "rebelles" pourront se faire -ou se casser- les dents.
Puis, last but not least, les quatorze minutes expérimentale de "Reoccuring dreams" qui se veut être la suite du "Dreams reoccuring" du début d'album et qui nous emmène dans des contrées sonores bruitistes et agitées, à mi-chemin du free-jazz et du courant noise, et captivantes pour qui fait partie du public averti et initié.

Un album énorme, de grande classe, qui sonne comme un recueil rock toutes tendances et enterre toute forme de concurrence, le tout en plein milieu de ces fameuses 80's plutôt consacrées aux productions synthétiques.
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TRACKLISTING:
1.Something I Learned Today 1:58 2.Broken Home, Broken Heart 2:01 3.Never Talking To You Again 1:39 4.Chartered Trips 3:33 5.Dreams Recurring 1:40 6.Indecision Time 2:07 7.Hare Krsna 3:33 8.Beyond The Threshold 1:35 9.Pride 1:45 10.I'll Never Forget You 2:06 11.The Biggest Lie 1:58 12.What's Going On? 4:23 13.Masochism World 2:43 14.Standing By The Sea 3:12 15.Somewhere 2:30 16.One Step At A Time :45 17.Pink Turns To Blue 2:39 18.Newest Industry 3:02 19.Monday Will Never Be The Same 1:10 20.Whatever 3:50 21.The Tooth Fairy And The Princess 2:43 22.Turn On The News 4:21 23.Recurring Dreams 13:47

lundi 26 novembre 2007

HÜSKER DÜ "Warehouse: songs and stories" (Warner Bros, 1987)

Là où nombre de groupes peinent à aligner dix bons titres de rock à guitares, Bob Mould et Grant Hart (sans oublier le bassiste à la moustache d'envergure, Greg Norton), déja auteurs du légendaire "Zen arcade" , ou encore de "New day rising" ou "Candy apple grey", sans compter les brûlots de leurs débuts, s'offrent le luxe de sortir un disque qui en recense pas moins de vingt, tous indispensables.
Et si l'album ne pêchait pas par une certaine unité de ton, il serait tout simplement aussi incontournable que "Zen arcade" et sa furieuse variété.
En effet, si l'on peut ici se régaler de ces vingt morceaux rock à la fois mélodiques et rageurs, joués vite et truffés de guitares éloquentes, HÜSKER DÜ ne s'écarte que trop rarement de ce format rock à guitares.

Qu'à cela ne tienne, on ne pourra décrocher de ces mélodies si évidentes qu'on se demande pourquoi personne -ou presque- n'y a pensé avant; il est même permis de voir en ce disque le pendant "pop" de "Zen arcade", tant quantité et qualité y sont égales, leur seule différence résidant donc dans la tonalité choisie.
Il est d'ailleurs vain de tenter de dégager tel ou tel titre, un peu comme sur un album des Ramones. L'immédiateté des mélodies, l'urgence des guitares, la simplicité de la rythmique débouchent sur un ensemble cohérent et on parle bien ici d'un album abouti et non pas d'un disque inégal sur lequel quelques titres sauveraient péniblement la mise.
Un disque accrocheur, catchy (même si ce terme semble peu adapté à la "politique" d'un groupe comme HÜSKER DÜ ; précisons qu'il signifie plutôt, dans le cas qui nous intéresse, "imédiatement séduisant"), de ceux qu'on se passe dans leur intégralité.

Pour conclure donc, un disque à posséder et à user jusqu'à ce que votre platine rende l'âme.

Ah j'oubliais, j'ai une petite préférence pour "Ice cold ice"...tout en précisant que les dix-neuf autres titres sont incontournables.
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TRACKLISTING:
1.These Important Years 3:49 2.Charity, Chastity, Prudence And Hope 3:11 3.Standing In The Rain 3:41 4.Back From Somewhere 2:16 5.Ice Cold Ice 4:23 6.You're A Soldier 3:03 7.Could You Be The One? 2:32 8.Too Much Spice 2:57 9.Friend, You've Got To Fall 3:20 10.Visionary 2:30 11.She Floated Away 3:32 12.Bed Of Nails 4:44 13.Tell You Why Tomorrow 2:42 14.It's Not Peculiar 4:06 15.Actual Condition 1:50 16.No Reservations 3:40 17.Turn It Around 3:42 18.She's A Woman (And Now He Is A Man) 3:19 19.Up In The Air 3:03 20.You Can Live At Home 5:25


http://world.std.com/~thirdave/hd.html

http://www.myspace.com/flipyourwig

The CRAMPS "Stay sick!" (Vengeance, 1990)

Ce "Stay sick" fut mon premier achat en ce qui concerne les CRAMPS, et le moins qu'on puisse dire est que je suis loin de l'avoir regretté. Cet album délivre treize pépites de rockabilly, de rock'n'roll à la Elvis remis au goût du jour tout en gardant son "ancienneté".
Poison Ivy Rorschach (Guitare, Basse) et Lux Interior (Chant) mènent la danse, une danse endiablée issue d'un rock'n'roll dans lequel, c'est maintenant évident, un artiste comme Jon Spencer est allé puiser la majeure partie de son inspiration.
Les standards défilent ("Bop pills", "Bikini girls with machine guns", "All women are bad", "The creature from the black leather lagoon", "Shortin' bread", "Journey to the center of a girl"...), joués au taquet et faisant cohabiter éléments musicaux "d'époque" et modernité sonore avec brio. Et si la recette parait maintenant éprouvée, on s'y laisse prendre à chaque écoute avec délice et toute sortie signée des CRAMPS est désormais un évènement attendu avec une impatience incommensurable.
Tout un pan de ce qu'est -et devrait être- le rock'n'roll se trouve là, dans la rythmique galopante, les vocaux encanaillés, ces guitares d'une classe folle, bluesy ou plus strictement rock, omniprésentes et déterminantes.
Un groupe culte à l'identité forte et marquée, voilà ce que sont les CRAMPS. Et c'est bien là la marque des plus grands.
Respect et chapeau bas, donc, pour une formation à la longévité impressionnante et à la discographie irréprochable, véritable bible rock'n'roll indispensable à toute bonne bibliothèque rock.
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TRACKLISTING:
1/ Bop pills
2/ God damn rock'n'roll
3/ Bikini girls with machine guns
4/ All women are bad
5/ The creature from the black leather lagoon
6/ Shortnin' bread
7/ Daisy up your butterfly
8/ Everything goes
9/ Journey to the center of a girl
10/ Mama oo pow pow
11/ Saddle up a buzz buzz
12/ Muleskinner blues
13/ Her love rubbed off
14/ Her love rubbed off (live)
15/ Bikini girls with machine guns (live)

http://www.thecramps.com/

http://www.cramps.de/

SERENA-MANEESH "Serena-Maneesh" (Honeymilk, 2005)

Tel un MY BLOODY VALENTINE dotés d'une agressivité retrouvée, les Norvégiens de SERENA-MANEESH pondent un superbe album, nous gratifiant au passage de onze titres kaléidoscopiques et séduisants au possible.
On passe de sucreries pop ou shoegaze rêveuses et intenses (le superbe"Drain cosmetics") à de grosses décharges soniques façon BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB ("Sapphire eyes"), en faisant étape à la "Selina's melodie fountain" zébrée de gros éclairs de guitares fulgurantes, ou encore à un bel exercice dream-shoegaze ("Un-deux").

Le spatial "Candlelighted" s'avère lui aussi inégalable, de même que "Beehiver II" et ses rythmes à la Colm O'Ciosoig sur fond de guitares furibardes et aussi jouissives que peuvent l'être celles de FILM SCHOOL.
Le délicat "Her name is suicide" nous ramêne sur le chemin d'une douce rêverie avant de laisser place au "Sapphire eyes" nommé plus haut. Puis c'est le mid-tempo très MBV de "Don't come down here" qui nous emporte, partant ensuite dans un tourbillon sonique ahurissant pour à nouveau se poser.
Une guitare acide emporte ensuite "Chorale lick" vers les sommets, aidée en cela par les voix sucrées, puis c'est la basse qui reprend les rênes sur "Simplicity", court, prenant et intriguant.


Enfin, pour achever ce disque sur une bonne note, et même bien plus, nouveau coup de boutoir sonique avec "Your blood in mine" qui cogne dans tous les sens et brise les rythmes magiquement pour finalement prendre fin sereinement et placer SERENA-MANEESH parmi les chefs de file shoegaze de maintenant, aux côtés par exemple de FILMSCHOOL et en attendant bien sur le nouveau MY BLOODY VALENTINE, qui fait bien plus qu'aiguiser notre impatience.

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TRACKLISTING:
1.Drain Cosmetics
2.Selina's Melodie Fountain
3.Un-deux
4.Candlelighted
5.Beehiver II
6.Her Name Is Suicide
7.Sapphire Eyes
8.Don't Come Down Here
9.Chorale Lick
10.Simplicity
11.Your Blood in Mine

http://www.serena-maneesh.com/news.php

http://www.myspace.com/serenamaneesh

SLEATER-KINNEY "The woods" (Sub Pop, 2005)

Les riot grrrls d'Olympia ont malheureusement décidé de mettre fin à leurs activités en 2006. Cet album est donc leur dernier, et parait chez SUB POP après une série d'opus pour le label Kill Rock Stars; c'est dire l'esprit fortement indé des demoiselles!
Indé et furieux, comme cet album explosif et colérique. Dix titres costauds, massifs, en certaines occasions expérimentaux comme par exemple sur "Wilderness" et ses grattes façon SONIC YOUTH. Le trio opte la plupart du temps pour des mid-tempos puissants, qu'il booste à l'image de "Jumpers" et de ses accélérations. Il peut aussi se faire joliment pop comme sur "Modern girl", très joli titre qui de plus nous montre que SLEATER-KINNEY séduit quelle que soit l'option voulue.

C'est le cas sur l'intense "Rollercoaster", enlevé et fonceur, sur lequel les guitares changent brusquement de ton, confirmant cette similarité avec SONIC YOUTH, dans un esprit toutefois moins directement expérimental.
Sur "Step air", les filles nous offrent un morceau bluesy plombé et sauvage, modéré par des parties apaisées, très réussi à l'instar des neuf autres titres du disque. Avec en point d'orgue "Let's call it love", plus de dix minutes de puissance, de bruitisme, de furie sonore cette fois largement en phase avec ce que peut produire la troupe à Thurston Moore.

Et pour finir, un "Night light" bien équilibré entre lourdeur et plages plus posées, qui clôt de belle manière un dernier album qui nous donnera de gros regrets concernant la carrière du trio.
Mais il nous reste une discographie iréprochable dont ce "The woods" n'est pas le moindre des éléments.


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TRACKLISTING:
1- The Fox 2- Wilderness 3- What’s Mine is Yours 4- Jumpers 5- Modern Girl 6- Entertain 7- Rollercoaster 8- Steep Air 9- Let’s Call it Love 10- Night Light

http://www.sleater-kinney.com/

http://www.myspace.com/sleaterkinney

MY BLOODY VALENTINE "Loveless" (Creation Records, 1991)

Que dire de plus qui n'ait déja été dit sur ce disque essentiel?
Après un "Isn't anything" déja excellent, MY BLOODY VALENTINE abandonne quelque peu les rythmes appuyés qui le parsèment pour privilégier une délicieuse léthargie, se drapant pur cela dans une parure de bruit brumeux, vaporeux, jouissivement brut en certaines occasions. Les vocaux se font éthérés et les guitares floues, gorgées d'effets saisissants.

Ca commence pourtant de façon assez vive avec l'énorme "Only shallow", animé par la voix enchanteresse de Bilinda Butcher et la rythmique plombée de Colm O' Ciosoig et Debbie Googe, et les six-cordes triturées par Bilinda et Kevin Shields. Puis un motif sonore récurrent et obsédant vient porter "Loomer", sur fond de bruit blanc, avec pour tout accompagnement la voix de Bilinda.
Après un intermède nommé "Touched" et dédié aux effets sur le son, "To here knows when" voit ce travail sur le son accompagner parfaitement cette voix caractéristique, paresseuse, aussi attachante que nonchalante. Un climat flou et envoûtant se dégage de ce titre, avant que "When you sleep", tubesque, ne hausse le rythme, le tout sur ces guitares aussi brouillones que délicieuses, sachant en cette occasion sortir de leur réserve pour appuyer leur propos.
Mid-tempo ensuite sur "I only said", autre grosse réussite, qui semble vouloir s'extirper de ce climat propre au groupe sans toutefois réellement y parvenir, et instaure un motif sonore aussi addictif que celui de "Loomer".
"Come in alone" impose lui un nouveau mid-tempo délectable, ce mélange entre voix au bord de l'assoupissement et guitares noisy produisant un effet énorme, puis "Sometimes" ralentit le tempo, la voix se faisant plus nette (quoique...), accompagnée par ces guitares toujours attractives à souhait pour peu qu'on fasse l'effort d'appréhender leur coté peu conventionnel, et par une batterie effacée.
"Blown a wish" hausse légèrement la cadence par le biais de la batterie de Colm, qui donne de l'ampleur au duo voix/guitares, impressionant par sa complémentarité.

Et pour achever cette oeuvre grandiose, deux titres magiques, très noisy-pop, directs et diablement accrocheurs.
"What you want" d'abord, vif et alerte, qui "breake" sur sa dernère minute pour se terminer de façon plus lente.
Puis un énorme "Soon" en guise de dernier morceau, clair et noisy à la fois sur lequel le crachin des guitares fait à nouveau merveille, de même que ces voix incomparables. Avec ces ornements sonores de toute beauté, résultat d'un génie de composition que beaucoup peuvent encore envier à Kevin Shields et sa formation.

Incontournable.
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TRACKLISTING:
1/ Only shallow
2/ Loomer
3/ Touched
4/ To here knows when
5/ When you sleep
6/ I only said
7/ Come in alone
8/ Sometimes
9/ Blown a wish
10/ What you want
11/ Soon

http://www.mybloodyvalentine.net/

http://www.myspace.com/mybloodyvalentine

Présentation

Hello!
Voilà mon blog consacré au rock sous toutes ses formes et dans toute sa diversité;
noise, noisy, expérimental, électro, indus, post-punk, pop, cold-wave, post-rock etc....
Vous y trouverez des chroniques écrites par mes soins et se rapportant aux courants cités plus haut, au gré de mes écoutes, de mes découvertes et de mes réceptions de cd destinés à être chroniqués.